Chalet 1 - Histoires de Sexe

Chalet 1

... trouve le concept tellement simple et évident, même s’il est un peu compliqué dans les calculs, mais les ordinateurs sont là pour ça, qu’elle ne comprend pas pourquoi ce principe n’est pas appliqué partout.

— Ah, ma chère, et vous n’avez pas tout vu ! Savez-vous ce que c’est qu’un puits canadien ?

Elle avoue son ignorance. Je lui explique donc que, dans une maison très isolée thermiquement comme celle-ci, le renouvellement de l’air est indispensable pour éviter condensation et moisissures. Au lieu d’ouvrir les fenêtres et de laisser entrer de l’air froid qu’il faut ensuite chauffer, l’air est aspiré par une turbine dans des tuyaux qui courent sous le sol, à trois mètres de profondeur, là où la température est quasiment constante autour de 12°. J’ai fait enfouir ces tuyaux sous le remblai de la terrasse et la bouche est cachée au milieu des sapins, à l’abri des vents et de la neige. L’air se réchauffe avant d’entrer dans la maison et un échangeur lui transfère une partie des calories de l’air qui est expulsé : c’est une ventilation double flux. Et comme elle est installée à l’intérieur même du poêle de masse, l’air aspiré est encore chauffé par le poêle et c’est ce qui chauffe les chambres, le bureau, la salle de bains et la cuisine. L’été au contraire, l’air chaud se rafraîchit dans le sol et c’est une climatisation naturelle que l’on connaît dans le midi sous le nom de « puits provençal ». Elle n’en revient pas, c’est si simple.

— Eh oui, dis-je. Vous imaginez ...

... Paris, construite sur un véritable gruyère ? Il suffirait de tirer des colonnes verticales dans les immeubles pour avoir une climatisation gratuite avec des turbines alimentées par des panneaux solaires.
— Mais pourquoi ne le fait-on pas ? C’est impensable… !
— Tout simplement parce que ça ne rapporterait rien à personne, alors qu’avec les climatiseurs et leur entretien, des gens font des fortunes et madame EDF aussi !
— Mais comment savez-vous tout ça, vous ?
— C’est à la portée de tous, sur Internet, dans des bouquins, des revues. J’ai compilé tout cela, je suis allé visiter, rencontrer des gens, débattu des avantages et des inconvénients et j’ai retenu ce qui me paraissait être essentiel : une bonne exposition, une bonne isolation avec des matériaux naturels, une forte inertie du bâtiment et puis, grâce à ce site exceptionnel, toutes les solutions possibles cumulées pour limiter la consommation et fabriquer de l’énergie. Actuellement j’ai un excédant équivalent à l’énergie consommée, mais si nous avions un hiver extrêmement rigoureux, comme ça arrive tous les 20 ou 30 ans, je risquerais d’être juste : la turbine du torrent pourrait geler, les panneaux solaires ne pas produire sous un ciel lourd de neige, il ne resterait que l’éolienne s’il y a du vent pour avoir un peu d’électricité. Mais le chauffage ne poserait pas problème puisque le poêle de masse n’a besoin que d’un peu de bois sec, et j’en ai environ dix stères à l’abri, à portée de main, de quoi me chauffer pendant ...