Treize quatorze quinze - Histoires de Sexe

Treize quatorze quinze

... mort et enterré depuis belle lurette !

Au réveil, Angèle réclame son dû. Comme je suis déjà en forme, je n’ai aucun mal à la satisfaire. Comme récompense pour mes bons et durs sévices, elle m’offre une belle sucette pour me nettoyer et me remettre d’aplomb…

Nous prenons le petit-déj tous les quatre. Que c’est étrange de voir sa vraie femme face à soi et de savoir qu’elle a passé la nuit avec un autre homme, et faire comme si de rien n’était. Non, rectificatif, c’est faux : aujourd’hui, Lola n’est pas ma femme, c’est Angèle qui l’est momentanément.

« Momentanément », c’est un curieux mot pour parler d’épouse. J’ai l’impression de regarder un film. Angèle et moi remontons dans notre chambre faire notre petite valise. Ça, c’est la théorie, car sitôt la porte refermée, Angèle se jette carrément sur moi et exige que je m’occupe d’elle, ce que je fais avec joie. Elle semble insatiable, avec l’impression de vouloir faire des « réserves » pour les prochains jours !

Je passe sur les turpitudes que nous avons faites, bien qu’elles fussent plutôt classiques.

Durant tout le dimanche, nous formons des couples encore plus véridiques. Oui, quelque chose a changé dans nos vies respectives. Puis arrive le moment de quitter l’hôtel.

Tandis que ma nouvelle femme prend une douche, je descends la valise pour la mettre dans la voiture. C’est alors que je rencontre Lola. Je m’isole avec elle quelques instants, dans un coin en bas de l’hôtel. Je lui demande :

— Alors, ma ...

... chérie, ça se passe bien avec Matthieu ?
— Oui, ça se passe bien, pas de problème. Comment dire, c’est différent avec lui, mais ça change. On dirait un gros nounours, c’est attendrissant. À côté de lui, je ressemble vraiment à une petite poupée. Et toi, ça donne quoi avec Angèle ?
— Moi aussi, je peux dire que c’est différent, très différent.
— Elle est chaude, c’est ça ?
— Tu es très chaude, toi aussi, mais pas de la même façon. Je dois reconnaître que tu es plus classe qu’elle, l’épisode du théâtre l’a très bien prouvé.

À cette ancienne évocation, elle sourit :

— Je vois… tu t’encanailles avec elle, c’est ça ? Comme un jeune bourge qui met un blouson de cuir pour se la jouer rebelle ?

Je lève les yeux au ciel :

— Tu as de ces comparaisons !

Son expression change un peu :

— N’empêche que la situation est devenue étrange… quand on réfléchit bien, je couche avec le mari de ta maîtresse.
— Perso, je reconnais que je suis un peu dépassé par la situation, mais comme tu le sais déjà, ça ne remet absolument pas en cause notre couple. Nous nous offrons des parenthèses pour mieux nous retrouver, ma chérie.
— Tu sais trouver les bons mots.

Nous nous embrassons, puis soudain elle s’écarte de moi, en riant :

— À peine que j’ai changé de mari, que je le trompe déjà !

Puis, tout en continuant de rire, elle retourne auprès de son géant blond.

Dix minutes plus tard, direction la plage où nos femmes jouent les gentilles exhibitionnistes comme hier, avec le même ...