D'une terre à une autre - Histoires de Sexe

D'une terre à une autre

... deux. J’ai trop envie.
— Oh Vanna…
— Tu veux bien ma chérie voleuse ?
— Oui. Toutes les deux…

Tête-bêche, les deux femmes s’étaient donné du plaisir. Comme le plus souvent, l’ancienne voleuse officiait sur le corps de l’ancienne esclave. Vanna, pourtant déjà comblée, jouissait une nouvelle fois, avant sa partenaire. Ses doigts bruns avaient alors happé les tétons épais et durs, qui se balançaient doucement au-dessus de son ventre, et Aylin prenait aussitôt son plaisir, feulant comme une chatte en chaleur, son minou nu, dévoré cru par une bouche gourmande.

Le sloop dansait tranquillement sur l’eau, à portée de voix d’une élégante goélette espagnole. Une rencontre en pleine mer et encore, des questions. Et bien sûr, une promesse d’or pour ces renseignements.

— Nord-est d’ici… deux immenses rochers arides et déserts. Et un gros îlot derrière eux…
— Loin ?
— Vingt jours de mer… peut-être un peu plus.
— Habitable, cette île ?

Le capitaine de la goélette espagnole avait paru réfléchir un moment, puis il avait souri.

— C’est vrai que c’est presque une île… une petite perle, mais trop petite pour une population.
— Donc on peut survivre là-bas ?
— Claro qué si… des gens rudes, oui. Des hommes expérimentés… mais votre amie…
— Quoi, notre amie ?
— C’est une femme ! Une femme seule sur un îlot… ce n’est pas bon ça… pas bon du tout…

La conversation était entretenue en français. Le capitaine espagnol avait compris que les deux passagers étaient des Français, ...

... et tenait à démontrer ses connaissances linguistiques.

Gustave avait simplement haussé les sourcils, quand Romuald avait eu un drôle de sourire.

— Notre amie n’est pas une femme ordinaire… que pouvez-vous nous apprendre sur cet îlot ?
— Y bien… Pocas cosas… j’ai abordé l’endroit il y a des années. Sans aller bien loin. Ma claro señores… il y a tout ce qu’il faut pour survivre… des sources, je me souviens… des bocs, et une végétation qui pourrait… si señor Larivière… on peut survivre si… il y longtemps, des Français avaient voulu monter un fortin, mais les Anglais les avaient délogés. Ensuite, nous avions viré ces Anglais… depuis, nous avons gardé, de loin, un œil sur cette terre…
— Merci, capitaine Acévéro… vous nous avez été d’un grand secours…

Le poing fermé de Delmaro s’était abattu sur la petite table de sa cabine !

— Mierda ! Joder dé mierda !
— Allons, Armando ! Rien n’est de votre faute !
— J’aurais dû y penser ! Mierda !
— Vous l’avez crue morte ! Vous étiez blessé ! Vous avez été capturé… personne ne peut rien vous…
— Mais là ! Depuis nos recherches… j’aurais dû… je ne connais pas cet îlot, mais il est indiqué sur les cartes…

Gustave ne répondit pas. Il n’avait aucune envie de dire que c’était certainement trop tard. Romuald, lui, hocha la tête d’un air dubitatif.

— Nous avons tous trois décidé d’aller au Sud. Peut-être que c’était une erreur, mais c’était notre erreur ! Nous savons lire des cartes, nous aussi, Armando. Si Aylin est en vie sur ...