D'une terre à une autre - Histoires de Sexe

D'une terre à une autre

... Delmaro.

— Certes, Gus ! Mais Delmaro a été attaqué non loin. Qui dit que notre Irlandaise n’a pas été retrouvée par d’autres pillards ? Et à l’heure actuelle… elle est peut-être emprisonnée quelque part…

Le sloop avait inspecté trois gros îlots habités d’une faune étrange. Des marins, et des pêcheurs. Mais certainement des Barbaresques, ou des brigands, à leurs heures perdues. Tout s’était cependant bien passé. Un peu d’or dépensé pour leur tranquillité, et le petit équipage armé jusqu’aux dents avait entrepris une exploration complète de ces terres perdues. Les explorateurs avaient distribué nombre de réals, et posé des questions aux habitants, sans toutefois recueillir aucun indice nouveau. Quelques mois encore de perdus…

Armando Delmaro était un excellent marin. Il avait longuement étudié ses cartes, et connaissait beaucoup des îles Baléares. Les cinq îles principales, évidemment, et d’autres encore. Il fallait simplement tenir compte que les cartes avaient été dressées sommairement, et que l’archipel des Baléares pouvait compter plus d’une centaine d’îlots. Certains d’entre eux étant de simples cailloux, comme d’autres pourraient être habités. Il n’était pas certain que toutes ces petites terres soient réellement répertoriées.

L’aube à peine levée, les deux femmes avaient dévoré comme des ogresses. L’Irlandaise avait toujours mangé comme un moine après un long jeune, et la métisse avait beaucoup plus d’appétit qu’au début de leur vie commune. Un bouillon de ...

... viande et de légumes sauvages, brûlants, avait accompagné leur repas du matin. Du porc froid pour la rousse, et du poisson pour la brune. Elles avaient mangé en prenant tout leur temps, conscientes que la journée serait toute à elles. C’était la promesse de chérie Aylin à sa compagne. Ce jour serait celui de Vanna. Un peu comme si c’était son anniversaire.

— J’aurais quand mon cadeau ?

Le regard émeraude observait avec attention chaque geste fait par sa voisine.

— Plus tard. D’abord, j’ai une autre surprise pour toi.
— Tu m’énerves, chérie Aylin.

La grande rousse laissa passer un sourire. L’habitude était restée, et si aujourd’hui Vanna connaissait le mot excitation, elles continuaient à parler de cette excitation, comme d’un énervement. C’était tout d’abord un petit jeu, puis une expression devenue naturelle pour les deux compagnes.

— Tiens donc… Je t’énerve comment, ma belle ? Dans quel sens je t’énerve ?

Les deux naufragées dormaient nues, la plupart des nuits, et il était rare que les froidures nocturnes perturbent leurs choix. À l’abri dans leur petit nid, elles ne s’étaient pas habillées.

— Les deux sens. Tu m’énerves parce que tu ne me dis rien de mon presque anniversaire, et parce que tu me parles d’une autre surprise que je ne sais pas.
— C’est tout l’intérêt des surprises. Et… ton autre énervement.
— Tes gros nichons m’énervent à bouger sous mes yeux.

La rouquine s’était simplement quelque peu démenée, pour arracher la chair du petit jambon ...