D'une terre à une autre - Histoires de Sexe

D'une terre à une autre

... sa compagne. Une moquerie pourtant malvenue. Dans leurs premiers ébats, la jeune métisse avait été très étonnée des épanchements de l’Irlandaise. Puis, quand la voleuse s’était occupée de Vanna, cette dernière avait joui en fontaine puissante. L’ancienne esclave, violée très jeune par deux pourritures, n’était certes plus vierge, mais elle n’avait jamais connu le plaisir. Cette première fois, avec sa compagne rousse, avait presque affolé la jeune mulâtresse. Une jouissance torride, qu’elle avait expulsée de son ventre, en longues saccades dures d’abord, puis diffuses ensuite. « Tu es femme fontaine », lui avait dit Aylin en souriant.

— Aah… je jouis, Vanna… Aah…

La rouquine, après avoir poussé un long soupir, s’était longuement étirée. Souriante, elle avait posé son regard gris sur sa compagne, assise à ses côtés.

— Viens, ma belle… je vais m’occuper de ton adorable bouton à plaisir.

Vanna s’était contentée de répondre au sourire et s’était relevée d’un mouvement souple.

— J’aimerais bien oui. Mais c’est les jours où je saigne. Je vais chercher les œufs.

Si le soleil brillait, c’était un début d’année un peu frais. Les deux femmes, évoluant nues très souvent, s’étaient habituées à la fraîcheur, mais l’Irlandaise ne s’était pas étonnée, de voir Vanna se promener en vêtements de marins. Des frusques en très bon état, que les deux femmes avaient trouvées en explorant l’ancien fortin, situé à l’opposé de l’île.

— Va vite alors, ma belle…

La rouquine ...

... s’était parlé à elle-même, sa compagne s’était déjà éloignée. Un autre sourire élargit la grande bouche. Vanna avait mis le temps, mais avait réussi à vaincre sa peur des gallinacées, rapportées du fortin. C’était d’ailleurs la métisse qui s’occupait de leurs animaux la plupart du temps. Vanna refusait toutefois de les manger. Pour elle, il s’agissait de ses poules, et de ses cochons. La jeune mulâtresse, têtue, préférait chasser les bocs et les porcs sauvages. Des bestioles, qu’elle ne connaissait pas, comme elle l’affirmait avec le plus grand sérieux à sa compagne.

Pour Delmaro, et contrairement aux espoirs de Gustave et Romuald, le temps ne jouait pas contre eux. Pour le capitaine du sloop, il était simplement trop tard. Cependant, il se pliait aux exigences de ses nouveaux amis.

Le sloop était arrivé sur le lieu approximatif de l’attaque subie par Delmaro. Là, le capitaine et ses deux passagers avaient opté de se diriger vers le Sud. À l’époque, la destination de Delmaro était Majorque, et l’Irlandaise avait certainement décidé de tenter sa chance pour cette direction. La voleuse savait lire les étoiles.

— Nous étions à six ou sept de jours de mer de Majorque…

Delmaro affichait une moue de désespéré, et Romuald prit le temps de se passer une main sur le visage avant de répondre.

— C’est un couloir de navigation Armando. Il y a des chances…
— Si Aylin avait été retrouvée, nous aurions eu de ses nouvelles Rom.

Gustave Lampaul semblait tout aussi découragé que ...