D'une terre à une autre
Datte: 06/09/2023,
Catégories:
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Voyeur / Exhib / Nudisme
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Auteur: Juliette G, Source: Revebebe
... repérer ses victimes de loin, avant de les étudier de plus près. Puis, il volait les bourses de cuir, accrochées aux ceintures des bourgeois qu’il avait débusqués. Son forfait accompli, la vue aiguisée et le sens inné de l’orientation de Pedro lui permettaient de s’échapper. Il détalait comme un lièvre, empruntant les petites ruelles de Majorque, évitant avec adresse, tout piège pouvant le faire trébucher ou tomber. Une vie trépidante, mais dangereuse. Un jour, le jeune homme serait pris la main dans le sac. Comme tous les voleurs de la ville l’avaient été un jour ou l’autre. Alors, ce serait les geôles ou les galères. Pedro poursuivit néanmoins cette voie de larcins. Jusqu’au jour où il vola une bourse de trop. Celle de Delmaro. Son épée sur l’estomac de Pedro, le capitaine avait aussitôt enrôlé le voleur sur sa goélette, en guise de payement de dette, pour la vie qu’il lui laissait. Pedro Aguilar ne l’avait jamais regretté.
Sur le pont de l’Astrolabio, le petit équipage s’activait avec empressement. Le sloop de Delmaro devenait une ruche affairée. Les trois amis observaient l’horizon désigné par Pedro.
— Regarde Gustave !
Romuald Larivière lâcha un rire grave, tout en fixant le point sombre qui se distinguait sur la ligne d’horizon.
— Je la vois cette terre, Rom ! Je la vois… pourquoi, cette joie, mon ami ?
— Regarde mieux…
— Romuald…
— Tu ne la vois pas ? Une tignasse ébouriffée flamboyante ! Sur une grève déserte… c’est comme un signal !
Gustave Lampaul ...
... jeta un regard sur son ami, et resta un instant à observer Delmaro.
— Tu n’as jamais cessé de le croire… tu n’as jamais cessé de penser que notre Aylin était toujours en vie, hein…
— Quelques doutes dans des moments de tristesse… mais tu as raison, Gus… je sens qu’elle est là, Gus… Je le sens dans mes tripes !
— Nous le saurons ce soir…
Le capitaine Armando Delmaro se laissa aller à l’un de ses rares sourires.
— J’espère que vos tripes ne vous trahiront pas mon cher Romuald. Je l’espère sincèrement… pour Aylin évidemment… et pour ne pas avoir à vous faire nettoyer le pont de l’Astrolabio, ensuite…
La rouquine, assise à même le sol, les bras cernant ses genoux, posa son regard sur sa compagne.
— Vanna ?
— Oui chérie Aylin…
— Tu décides ma belle… c’est de ta vie qu’il s’agit…
— La vie à nous deux !
— Oui. Et non, ma chérie. Ta vie passe bien avant la mienne. Je te l’ai déjà dit…
— J’ai peur !
— Ce sont des marins espagnols. Nous ne risquons rien !
— J’ai peur pour après…
L’Irlandaise laissa passer un sourire. Mélange d’encouragement mêlé à une certaine tristesse.
— Si nous décidons de rester… ils ne nous en empêcheront pas.
— C’est sûr ?
— Non. Mais il y a de bonnes chances… et s’ils nous embarquent malgré nous… nous reviendrons très vite… si tu y tiens toujours…
— Tu mens, chérie Aylin…
Le petit rire de la rouquine fit doucement frissonner la belle métisse. Sa compagne riait, mais ses yeux brillaient d’une étrange lueur.
— Pas du tout ma ...