Aïcha, ou les exils
Datte: 30/06/2019,
Catégories:
fh,
ff,
hotel,
anniversai,
amour,
confession,
historique,
Auteur: Asymptote, Source: Revebebe
... J’imaginais leurs yeux révulsés et énamourés clamant leurs convoitises passionnées pendant que leurs bouches se cherchaient. Je songeais à leurs corps enlacés et à la ferveur, d’autant plus frénétique que muette, de leurs caresses. Très vite, j’usurpais le rôle de Claire, flattant du bout d’une langue enflammée les velours d’Aïcha, aspirant ses nectars tandis qu’elle me rendait la pareille.
Désormais mes nuits se passèrent à épier leurs geignements entre les ronflements de Kadour. Tantôt même, j’en vins à me cajoler convulsivement à côté de mon époux endormi. J’estimais que de cette manière, je le trompais bien plus que je ne l’avais fait avec Helmut. Notre cohabitation devint source de tracas, et lorsque les travaux approchèrent de leur fin, je ne sus si je le déplorais ou m’en réjouissais.
Peu de temps avant l’issue de ceux-ci, un après-midi où nous occupions seules l’appartement, je l’entendis s’enfermer dans la salle de bain probablement en vue de prendre sa douche. Brusquement des cris effroyables, expressions de la plus intense terreur y retentirent. Je me précipitai et tentai d’y pénétrer. Évidemment elle en avait bouclé la porte. Les hurlements de panique redoublaient. Un coup d’épaule fit sauter le frêle verrou. Oh quelle scène ! Ma bru, complètement nue, trépignant sur la cuvette des toilettes, et pointant de son doigt tendu l’horrible monstre. Dans cette réédition de « la belle et la bête » l’abominable animal des salles de bain se trouvait n’être qu’un ...
... gracieux loir qui visiblement sidéré par le spectacle ne bougeait pas et fixait l’hystérique de ses petits yeux luisants, cerclés de noir.
Je croyais de telles phobies réservées aux scenarii de mauvais films. La situation était trop grave et je m’abstins d’en rire. M’armant de ma pantoufle, je traquais l’animal en veillant à ne lui faire aucun mal. Il disparut dans une anfractuosité de la plinthe que Kadour colmaterait dès ce soir. Après cet homérique combat, Aïcha consentit à descendre de son perchoir et vint s’affaler dans mes bras en larmes. J’avais bien besoin de cela !
En suffoquant, elle déclara tout en me couvrant frénétiquement le visage de bisous :
— Belle-maman, vous m’avez sauvé la vie !
J’avais bien besoin de cela !
Je jetai un peignoir sur ses épaules et l’entraînai chancelante au séjour où je l’installai sur le canapé sans qu’elle ne me lâche la main.
— Vous savez, belle… maman, je vous aime presque autant que Claire, articula-t-elle dans un souffle.
— Moi aussi Aïcha, j’ai beaucoup d’affection pour vous.
Elle afficha une petite moue boudeuse :
— Ce n’est pas ce que je voulais dire, et vous le savez fort bien. Ce qui importe, c’est que je vous aime autant etde la même manière que Claire.
J’avais entendu. Elle guida ma main vers son sein, sous le peignoir.
J’avais bien besoin de cela !
Qu’elle était belle ainsi percluse de désir, son cœur battant la chamade. Elle entoura mon cou de son bras et me tira vers elle, m’offrant ses lèvres. ...