1. Aïcha, ou les exils


    Datte: 30/06/2019, Catégories: fh, ff, hotel, anniversai, amour, confession, historique, Auteur: Asymptote, Source: Revebebe

    ... Hyperactive, elle ne tenait pas en place et il était illusoire de concevoir fée du logis plus efficace tant elle nettoyait, lustrait et traquait chaque grain de poussière. Ainsi à l’issue de mon second congé de maternité, nous lui proposâmes de travailler deux demi-journées par semaine à l’entretien et au soin de notre petit nid. Cette relation fut moins intime que celle qui me liait à Fara. Nous partagions une joyeuse complicité de jeunes filles un peu fofolles, toujours prêtes à rire et s’amuser de tout tandis qu’avec Fara je goûtais au plaisir d’une union de femmes mûres et responsables.
    
    Quand l’occasion s’en présentait, rarement hélas, Elzbieta et moi passions un après-midi en ville à écumer les grands magasins ou à nous promener. C’était l’époque de l’éclosion de la minijupe qu’elle adopta immédiatement et dont elle se fit l’ardent et provocateur porte-drapeau. Il fallait la voir, descendant la rue Foch sur ses hauts talons, roulant des fesses dans ces tissus minima, détournant et magnétisant les regards masculins. Malgré son insistance, je ne sus la suivre dans ces extravagances. Un jour, elle m’entraîna dans un magasin de mode, me fit essayer plusieurs de ces oripeaux avant de jeter son dévolu sur le plus court d’entre eux. Lorsque je voulus le retirer, elle s’y opposa :
    
    — C’est un cadeau… à consommer tout de suite. Je fais emballer ton ancienne défroque, avec moi tu restes dans cette tenue.
    
    Quelques instants plus tard, il aurait fallu nous voir descendant ...
    ... la rue Foch, roulant des fesses dans ces tissus minima, détournant et magnétisant les regards masculins. Je n’en menais pourtant pas large et n’aurais guère été plus troublée si je m’étais exhibée toute nue.
    
    Nous terminions inévitablement ces expéditions dans un café ou sur sa terrasse où longuement, elle me contait ses frasques coquines qui étaient nombreuses. Ce jour-là, elle y réduisit encore sa jupe, la recroquevillant autour de sa taille pour en constituer une bande infime d’étoffe, exposant allègrement ses cuisses aux passants et davantage aux fureteurs indiscrets.
    
    — Tu devrais m’imiter, je t’assure que des yeux tels que ceux du vieux monsieur là-bas réchauffent mieux que le plus cuisant des rayons de soleil.
    — Tu n’y penses pas, qu’en dirait Kadour !
    — C’est étonnant que tu me répondes en avançant non tes propres envies, mais celles de ton époux. Lui es-tu à ce point assujettie ? C’est un mec bien ton Kadour, il me plaît et je l’apprécie infiniment, néanmoins c’est précisément parce qu’il est intelligent qu’il saurait comprendre cela, qui sait, il en serait peut-être enchanté.
    
    Je la fixai éberluée. Sans vergogne, elle poursuivit :
    
    — Oui, je l’aime beaucoup ton homme, il est déférent et j’en ferais volontiers mon quatre heures un de ces jours.
    
    Était-ce une plaisanterie, un avertissement ou une demande d’autorisation ? Interloquée, je ne répondis rien. J’avais souvent remarqué l’attirance que la pulpeuse et éblouissante blonde exerçait sur Kadour, mais ...
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