La vie de château - Histoires de Sexe

La vie de château

... identiques, les cheveux mouillés, en tenue de tennis. J’ai un mouvement de recul ; ils éclatent de rire et me lancent avec gouaille :

— N’ayez pas peur, jolie demoiselle ! Vous êtes, je suppose, la nouvelle femme de ménage ; je vous présente Jérôme, mon frère jumeau, et moi c’est Christian. Et vous ?
— Moi, c’est Elodie, Monsieur.
— Nous sommes ravis d’avoir une jeune femme aussi sexy au domaine ! me dit l’autre en m’enveloppant d’un œil qui me fait monter le rouge aux joues.

Accompagnée de leurs regards, je poursuis ma descente jusqu’au rez-de-chaussée. L’enfilade de salons sur ma droite me fait obliquer à gauche. Je traverse une vaste salle à manger, une autre de taille plus modeste, et me retrouve dans une grande cuisine, avec une immense table centrale. Louise s’affaire devant ses casseroles.

— Alors, bien installée ? Ce soir, je te présenterai les autres employés du domaine ; le personnel dîne ici.

J’apprécie la tendresse presque maternelle de la cuisinière à mon égard, et je lui confie ressentir un peu d’appréhension dans ce monde qui n’est pas le mien. Elle me rassure avec gentillesse et m’explique que le maître de maison s’appelle Auguste de Beautemps, son épouse Joëlle, et qu’ils ont trois enfants : Charlotte, l’aînée de 19 ans, dontje dois me méfier, et les deux jumeaux, de bientôt 18 ans. Puis elle m’indique l’escalier de service.

Une voix autoritaire et sèche claque soudain derrière moi :

— Élodie, si vous voulez bien me suivre ...

... !

J’emboîte le pas énergique de ma nouvelle patronne, traverse les salles à manger et deux salons avant d’arriver dans un petit salon style boudoir. Madame s’assied à son bureau et me dévisage un long moment, puis proclame :

— Mademoiselle, mon mari et moi-même attachons beaucoup d’importance aux valeurs morales de notre personnel, à savoirl’honnêteté, le travail, la moralité. Nous n’hésiterons pas à nous séparer de vous si, sur ces sujets, vous n’avez pas une conduite irréprochable surtoutpour la jeune femme que vous êtes. Et ces remarques sont aussi valables dans vos relations avec les autres membres du personnel. Vous aurez en principe le lundi votre jour de repos, et votre période d’essai sera de quinze jours. Louise vous montrera où se trouvent le linge et la vaisselle. Le dîner est prévu à 20 h 15 précises ce soir. Vous pouvez disposer !

Je retourne vers la cuisine, impressionnée par sa sécheresse et perplexe sur l’insistance qu’elle a mise sur le fait que j’étais unejeune femme ; je m’ouvre à Louise sur ce sujet, elle m’éclaire :

— Il y a eu quelque chose entre Gaston – le chauffeur – et la précédente camériste, me souffle-t-elle avec un air entendu ; mais elle est interrompue par l’entrée dans la cuisine d’un homme portant un grand chapeau de paille, à l’embonpoint semblable au sien.
— Mathieu, je te présente Élodie ; Élodie, voici Mathieu, notre jardinier, qui fait les meilleurs légumes de Sologne.
— Bonjour, Élodie. C’est surtout Louise qui sait admirablement les ...