1. Pour l'amour du français


    Datte: 25/06/2019, Catégories: h, fplusag, jeunes, profélève, école, amour, cérébral, revede, Masturbation nopéné, Auteur: Balou, Source: Revebebe

    ... sonna. Tous les élèves quittèrent le collège en vitesse. Moi, je me traînai vers le parc à vélos.
    
    — Coucou Balou !
    
    Cathy m’appelait, elle était assise sur un banc et fumait une cigarette mentholée. Il faisait chaud, elle portait une espèce de t-shirt violet taillé en V sur un pantalon de toile blanche. Je me rapprochai d’elle en poussant ma bicyclette.
    
    — Assieds-toi près de moi, je ne vais pas te croquer jeune homme de bonne famille
    
    C’était la première fois qu’elle me tutoyait, elle vouvoyait toujours ses élèves. Je pris cela comme un privilège, une forme d’intimité s’installait entre nous.
    
    — Ecoute-moi. Je sais que tu es malheureux, et confidence pour confidence, ton prof de math l’est aussi. Tu comprends ?
    — Oui Madame, dis-je.
    — Pfffttt arrête les « Madame » et appelle-moi Cath ou Cathy, je préfère. Tu peux me tutoyer beau gosse.
    
    Je la regardai, ahuri, bouche bée.
    
    — Tu sais Balou, je vais rendre deux garçons très tristes, mais je désire conserver de toi une image joyeuse. Celle d’un élève doué en français, mais qui se repose sur son talent dans les autres matières.
    — Ecoute Cathy, je…
    — Non écoute-moi, toi ! C’est moi ta maîtresse non ? dit-elle en riant
    — Cathy, je t’aime.
    — Oui Balou, je le sais. Sache que tu ne me laisses pas non plus indifférente, et au diable la ...
    ... différence d’âge et mon statut. Demain je serai loin, mais je voulais te dire aussi que j’ai apprécié ta compagnie. Tu es doué, hélas tu n’aimes pas l’école. Il faudra t’accrocher si tu veux réussir dans la vie. Les autodidactes d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain.
    
    Je buvais ses paroles, je m’imprégnais de son parfum, je savourais sa présence à mes cotés. Nous devisions déjà de longues minutes lorsqu’elle me prit la main entre les siennes. Elle baissa la tête et déposa un doux baiser sur ma paume.
    
    — Sois fort Balou.
    
    Elle se rapprocha de moi, me prit par les épaules, je me noyais dans ses yeux verts. Nous nous regardions, chacun souriait. Puis sans que je m’en rende compte, Cathy posa rapidement sa bouche fraîche sur mes lèvres, dans un chaste baiser.
    
    « Je me rappellerai toujours de ces moments magiques », dis-je en regardant la R14 disparaître au loin. Mes yeux fixaient encore l’horizon alors que la tache blanche de la voiture avait disparu depuis longtemps.
    
    Je ne l’ai jamais revue.
    
    Cathy m’a donné l’amour du français, des belles phrases, et de la lecture.
    
    J’ai longtemps hésité à poster ce texte ici, j’ai simplement changé les prénoms. Peut-être qu’elle se reconnaîtra si elle navigue sur des sites de ce type. Cathy doit avoir presque 56 ans maintenant, est-elle à la retraite, grand-mère ? 
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