Vexilla regis prodeunt inferni
Datte: 21/06/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
bizarre,
jardin,
dispute,
Oral
fsodo,
hdanus,
fantastiqu,
Auteur: Ptolemee, Source: Revebebe
... dans l’escalier et le claquement brusque de la porte extérieure.
*
Antoine marche seul, dans ce petit parc proche de leur nouvelle résidence. Il repense à ce qui vient de se passer, à ce qu’il vient de faire. Il est nerveux, de mauvaise humeur, conséquence de sa colère se refoulant très progressivement en lui.
Il est mécontent de son épouse, mécontent de son comportement, mais ne peut cependant la blâmer. Jamais elle n’avait réagi comme ça. Et, plus grave encore, depuis leurs trois années de mariage jamais il n’avait osé la toucher. Il se sent brutal. Il se sent monstre. Il repasse sans cesse dans sa tête les paroles sorties de sa bouche.
— Va te faire foutre !
Jamais il ne l’avait entendue parler ainsi. Jamais il n’aurait pu l’imaginer prononcer des mots si blessants. Cela semblait irréel.
— T’es vraiment un connard.
Il avait réagi, mal réagi, il le sait maintenant. Mais c’est trop tard, trop tard pour revenir en arrière, il doit faire avec, trouver une solution.
Une solution à quoi ? Réaliser son fantasme ? Il peut désormais faire une croix dessus. Non, trouver une solution pour son épouse, sa chérie, comment la récupérer. Il revoit dans sa tête ces trois années de bonheur, ces trois années de caresses, de câlins, gentils ou torrides, ces trois années merveilleuses qui venaient brusquement de s’achever sur un coup de folie. Non, il ne peut se résoudre à cela. Il aime sa femme, son amour. Il n’est rien sans elle. Il s’en rend compte maintenant.
Il ...
... ne peut compter le nombre de fois où il s’est imaginé libéré de sa contrainte, libéré de son épouse. Il draguait tout et n’importe qui. Toutes les filles qu’il désirait cédaient à ses avances et atterrissaient dans son lit, sans exception. Et il se voyait pratiquer sans relâche son activité favorite, sans jamais sentir ne fût-ce qu’une petite réticence. Et combien de fois n’a-t-il pas songé à la tromper, à remplir sa collection de maîtresses comme d’autres le font pour leur garde-robe. Il aurait pu, en cachette, laisser libre cours à toutes ses envies les plus folles, certaines si folles qu’il n’aurait même pas osé les évoquer en présence de sa chère et tendre.
Mais voilà, la réalité était bien là. Il ne l’a jamais trompée. Il ne lui a jamais fait faux bond non plus, respectant ses désirs et les limites que sa pudeur lui a imposées. Jusqu’à aujourd’hui…
Antoine marche dans ce parc, réfléchissant à son existence, sa raison d’être, à son épouse et à sa conduite. Il atteint ainsi un petit banc reculé, tout entouré de buissons. Il s’assied et réfléchit encore. Ses narines repèrent une faible odeur qu’il ne peut formellement identifier, du soufre peut-être, bien qu’il ne voie pas de raison à la présence d’une telle odeur ici.
C’est au milieu de ses pensées qu’il entend le premier bruit, ressemblant à un craquement de branches. Son regard se tourne vers les buissons derrière lui, mais il ne voit rien qui puisse l’alarmer.
Un autre craquement. Bah, sans doute un écureuil ...