We can be heroes
Datte: 03/03/2018,
Catégories:
fh,
amour,
cérébral,
pénétratio,
fsodo,
exercice,
mélo,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... l’accessoiriste, Silke, la styliste, Hannah, la coiffeuse, et Martina, la maquilleuse. Et puis aussi Paola et Gianluca, les directeurs artistiques du client.
Quant au studio, tout proche de l’emplacement qui fut celui du mur, il est vaste et magnifique. C’est un lieu habité. À vrai dire, il ne s’agit pas vraiment d’un local destiné à la photographie. La production a loué pour l’occasion laMeistersaal du légendaire studio d’enregistrementHansa, celui où U2 créaAchtung Baby, celui où David Bowie enregistraHeroes. Il y trône même un piano à queue, ce qui a, paraît-il, achevé de séduire Andrzej.
Je m’adresse à toi depuis la chambre un peu impersonnelle de mon hôtel, sur le petit bureau où je m’efforce d’écrire. C’est ma plus récente découverte. J’aime écrire. Je ne me contente plus de photographier des portraits ou des reportages, je rédige les textes qui les accompagnent et les complètent. J’écris sans arrêt, j’écris pour des lecteurs, et j’écris pour moi. Mes photos captent l’instantanéité miraculeuse d’un moment, mes mots font danser mes souvenirs. À commencer par les plus intimes.
Ce n’est pas à toi que je le cacherai, Zoé, toi pour qui je n’ai presque pas de secrets. Te souviens-tu de notre conversation, chez moi, avec Victoire, il y a trois ans déjà ? Tant de choses ont changé entre-temps pour toi, pour moi, pour elle aussi, qui va bien, comme elle me l’a dit au téléphone, peu avant mon départ. Elle t’embrasse. Sais-tu qu’elle développe des jeux vidéo, à présent ...
... ?
Je repense à ta curiosité d’alors sur l’orgasme, à laquelle tu as certainement pu entre-temps apporter tes propres réponses. L’écriture m’a révélé une évidence. La jouissance sexuelle est la culminance de l’instant présent, qu’elle concentre à un degré aussi dense qu’un trou noir dans le vaste univers. Notre instinct le recherche, à juste titre, et il s’inquiète parfois de ne pas l’atteindre. Mais dès que tu écris, ce qui surgit des marées de ta mémoire n’est jamais l’instant du coït, mais toute autre chose, sans aucun lien avec des sécrétions ou échanges de fluides.
C’est l’instant du trouble, l’immortelle empreinte du désir.
Celui que provoque un regard, celui que déclenche la lente caresse d’un doigt osant pour la première fois suivre le contour d’un sein, c’est la chair de poule qui couvre soudain ton épiderme, c’est la sensation encore présente du souffle de l’homme aimé sur ta nuque, comme s’il attisait une braise.
C’est bien en cela que la pornographie est une imposture, elle qui s’aveugle à ne retenir du sexe que sa représentation la plus sommaire, à le réduire à une succession de pictogrammes qu’on dirait tirés du mode d’emploi d’un robot ménager. Toutes les images y sont, à l’état de schéma rudimentaire, mais sans que la lecture ne ressemble véritablement à l’expérience de l’usage.
Et que tu me suces, et que je te fourre, et que je te retourne, et que je t’encule, et que je te gicle à la gueule, toujours dans le même ordre, répété à l’infini, comme ...