We can be heroes
Datte: 03/03/2018,
Catégories:
fh,
amour,
cérébral,
pénétratio,
fsodo,
exercice,
mélo,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... pour exprimer l’impossibilité de jamais aboutir à la vraie jouissance, à la vraie rencontre, en dépit de ces torrents de sperme, de ces concerts de couinements simulés. Tout ce carnaval triste de mâles bodybuildés limant des chattes comme ils soulèveraient des haltères, tous ces couples tirant leur crampe comme on prend une douche, par mesure d’hygiène, toutes ces pauvres filles guettant, la bouche ouverte et la langue tendue, la semence du connard qui les surplombe, avec dans les yeux l’extase de la bigote espérant l’hostie.
Ce que ma plume tente d’évoquer est d’un autre ordre : c’est la splendeur du désir.
C’est sans doute une ambition qui dépasse mes moyens. Mais j’essaie. Figure-toi Zoé que j’ai même entrepris récemment de m’y exercer sur un site où des anonymes partagent leurs textes érotiques. Je ne pense pas y être vraiment parvenue. Il faudrait bien moins de mots, des plus simples, des plus denses, et le talent d’un poète pour qu’ils deviennent chair, sang dans les veines, souffle court, pour qu’ils touchent à l’essentiel comme une caresse sur la peau nue.
C’est un vrai défi pour moi, la novice, que de mêler la fiction à l’authenticité de mes émotions, aux scories de mon vécu, et j’ai déjà trébuché, en postant un texte qui ne portait pas la même sincérité, à force de m’amuser à jouer avec les stéréotypes. Car c’est bien comme cela que je rédige pour ce site. Je repère les nombreux critères utilisés par ses membres pour décrire le contenu de leurs textes : ...
... les situations ou fantasmes les plus courants, comme autant d’accessoires. Et puis je m’astreins à les intégrer dans mes récits, même s’ils ne correspondent pas nécessairement à mes propres pratiques ou préférences, pour voir si je peux malgré tout les confronter à ma propre sensibilité, leur offrir une émotion qui me soit fidèle.
Serait-il par exemple possible pour moi de raconter une sodomie, sans que ceci ne devienne un lieu commun, une banalité, une concession racoleuse au goût du jour, lui qui en fait, comme la pornographie, un ingrédient obligatoirement présent au menu ? L’amour comme un forfait touristique, entrée, plat de résistance, fromage ou dessert, Kleenex et liquides compris. Parviendrais-je à donner à cet épisode un sens, à l’entourer d’un vrai reflet d’émotion, d’un soupçon de délicatesse ? C’est le défi que je veux relever. C’est pour cela que j’écris. Je me moque des positions. Je ne m’intéresse qu’à l’émotion. À la pureté du désir. Et tant pis si cela sera perçu comme une idéalisation ridicule et précieuse, une pudibonderie. Je ne juge pas. J’accepte que tout un chacun vive la sexualité comme il le veut, qu’il la décrive avec ses mots, qu’il l’accorde à ses fantasmes, aussi longtemps qu’ils sont partagés. Cela me donne aussi le droit de revendiquer ma propre sensibilité, sans qu’elle soit elle-même jugée, sans que mes pudeurs ne paraissent suspectes.
Il est rassurant que certains lecteurs aient aussitôt décelé qu’un des textes, le troisième, sonnait ...