Les Parques 4/8
Datte: 07/06/2019,
Catégories:
fh,
ff,
hplusag,
uniforme,
amour,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
pénétratio,
policier,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... discussions, franches, intimes. Et intimes, elles l’étaient depuis le soir du Latin Corner.
Alors qu’elle grimpe vers son appartement, la jeune femme se remémore les nuits passées ensemble. Elles sont sœurs, cousines incestueuses, timides adolescentes effarouchées, mais totalement libérées et joyeusement impudiques, amantes de jeux, amantes de folie, de liberté, et même, un peu amantes de cœur.
Pour le cœur, rien de comparable dans ce qui les lie, avec l’Amour majuscule qu’elles finiront bien par trouver l’une et l’autre auprès de l’homme de leurs rêves (enfin, de celui qui s’en approchera le plus). Elles ont entre elles un doux lien, un attachement sincère, une fraternelle entente qu’épicent les folies de leurs corps-à-corps enivrants, les excès de leurs libidos débridées, si fabuleusement assumées. Elles savent, l’une comme l’autre, que le feu de leurs corps finira par s’estomper, que leur désir s’effacera sous les caresses d’un amant attentif, ou plus prosaïquement, se diluera dans l’habitude et le temps. Mais, Bérénice le sait, restera alors une indéfectible complicité à jamais marquée du sceau de leurs souvenirs brûlants.
Le temps, le hasard fera son œuvre, mais il n’est pas encore l’heure. Bérénice ne veut pas être sevrée dès demain des caresses d’Amélie, de ses papouilles qui l’embrasent, de sa bouche qui l’incendie, de ses caresses qui l’enivrent.
Qu’as-tu fait Amélie ? Bérénice tremble, son cœur s’affole. S’il n’y avait que Veillefonds. Mais il y a ...
... autre chose ! Elle a vu ce matin la réaction d’Amélie ce matin pendant qu’elle compulsait les photos prises par les techniciens sur la scène de crime. Son trouble, bien sûr, en voyant la photo de Veillefonds. Mais surtout, un peu après, Amélie a eu visiblement un haut-le-cœur en regardant les tirages. Troublée, comme groggy, elle avait dû s’appuyer contre le mur et s’était mise à respirer difficilement sans cesser de fixer le même cliché. Son visage exprimait une totale incompréhension. Incompréhension ou peur ?
Trop occupés, les autres n’avaient rien remarqué et, trop loin de son amie, Bérénice n’avait pas vu quelle photo la choquait à ce point. Mais en reprenant la pile de clichés plus tard, elle avait compris !
Bérénice est angoissée et les larmes lui montent aux yeux. Sur le palier, plantée devant sa porte, elle pleure, silencieusement, sans sanglots, sans hoquets, sans véritable émotion même. L’eau coule de ses yeux, par gravité, simplement, inonde ses joues, sale ses lèvres. La jeune femme assiste à ce naufrage, presque détachée, impuissante, attendant juste que quelqu’un ou quelque chose tarisse la source. Elle se sent vide, inutile, seule.
Elle pense à Amélie, elle pense à Jules. Son Jules. Ce gentil trentenaire qui partage sa vie depuis quelques semaines, Jules, qui la partage sans le savoir avec Amélie. Il est gentil Jules, prévenant, doux et drôle. Intelligent avec ça ! Il n’est pas l’homme de sa vie, juste un compagnon de route. Elle n’est pas sûre de lui ...