La putain - Histoires de Sexe

La putain

... Waouh, mais c’est trop génial !

Après quelques instants, quelques rouages ayant correctement fonctionnés dans ma petite tête, je demande :

— … mais… attends, ça fait un mois qu’on se connaît et… donc ça fait au moins quinze jours que… Mais moi, je t’ai toujours vue… en tenue de… travail ! Jusqu’à ce soir !

Steph marque un temps, prend une profonde respiration :

— Tu m’as connue… pute, tu m’as… appréciée malgré ça, tu as été gentil. Je ne voulais pas tout à coup me présenter comme une petite fille bien sous tous rapports, si je puis dire !

Je caresse doucement sa joue :

— Tu voulais être sûre que j’étais bel et bien tombé amoureux de toi ! Que je t’aimais vraiment, malgré…
— Ne m’en veux pas, je crois que je suis tombée…, enfin, que j’ai été attirée par toi dès notre première rencontre…

Les mots, certains mots, n’arrivent pas à franchir le bord de ses lèvres.

— Steph, j’ai aimé Rebecca, pourquoi je n’aimerais pas Stéphanie !

J’ajoute, avec force :

— Je t’aime, Stéphanie !

Voilà qu’elle pleure à nouveau. Tremblante, avec une toute petite voix chevrotante, elle ose, enfin :

— Je t’aime, Philippe.

Ses lèvres frémissantes ont le goût salé de ses larmes.

Mais avec quand même un sacré goût du bonheur !

oooOOOooo

— Hey, Philipp !

Je suis en train de glisser ma clé dans la serrure de mon appart. Je reconnaisimmediatly la voix de ma british voisine.

— Tu viens prendre une scotch avec moi ?

Sacrée Betty ! Toujours à me guetter ...

... pour m’alpaguer et me voler un petit quart d’heure. Quand c’est pas toute une soirée. Elle aime ma compagnie, la veuve !

— Oui, mais vite fait, je n’ai pas trop le temps ce soir.
— Oh-oh, ton petit copine vient ce soir ?
— … oui, mais pas avant 9 heures.

Le con, il est dix-huit heures, j’ai parlé trop vite : elle va me coincer assez longtemps pour que je me ramasse une musette ! Et j’ai pas envie ! Je veux garder la forme moi ! J’improvise :

— Il faut que je prépare un petit repas.
— Hum-hum, des pâtes avec du sauce ketchup ? Je vois !

Pas la peine d’essayer de l’embrouiller la rosbif ! Sacrée bonne femme ! J’adore son accent, ces « r » qu’elle avale, ces « u » qui sonnent toujours « ou » et ces féminins-masculins qu’elle mélange sans arrêt. À croire qu’elle le fait exprès de se planter aussi systématiquement !

— Cheers, me dit-elle avant d’avaler une goutte de son excellent whisky tourbé. Dis donc, il est très mignonne le petite. Vous avez eu une bon week-end je pense, petites coquins !

Non, mais ho, mamy, Tu veux des détails peut-être ?

Je me contente de bougonner…

— Tu le laisses pas filer celle-là !

Celle-là ? Tiens, ça a dû lui échapper !

— Non-non, j’ai pas l’intention ! Du tout !
— Hey ! Amoureux le garçon ? You fell in love, tu l’aimes ?

M’enfin ! De quoi je me mêle !

— Euh… oui.

Betty fait la moue, avale une gorgée du tourbé :

— Pas très convaincante ça, mon garçon !
— Si-si… enfin voilà !
— Problem ?
— Non, non, pas de ...