1. Une p'tite étudiante au bar, le soir... (1)


    Datte: 05/06/2019, Catégories: Trash, Auteur: donico, Source: Xstory

    ... pas. Peut-être pas très fute-fute, finalement.
    
    — J’croyais t’avoir dit de la fermer. Regarde sous mon oreiller.
    
    Je reprends une bonne rasade de whisky pendant qu’elle m’obéit. J’la vois du coin de l’œil qui sort le gun ; j’crois qu’elle comprend enfin.
    
    — Va te faire foutre, Mike ! me crache-t-elle à la figure.
    
    — Fais pas chier ! Y’a pas d’autre solution, tu l’sais comme moi. J’suis mort, mais toi tu peux t’en tirer.
    
    Je m’approche d’elle ; voilà qu’elle chiale. Putain, mais elle tient à moi ou quoi ? Qu’est-ce que c’est que toute cette merde ? J’suis pas son paternel, moi !
    
    — Lola, écoute.
    
    J’ai presque repris une voix acceptable, peut-être juste rendue un peu rauque par l’alcool. Je pose ma carcasse à côté d’elle ; le lit tremble un peu.
    
    Rien à voir avec hier soir.
    
    — Ton vieux aurait voulu que j’te protège, et c’est c’que j’vais faire. Merde, c’était un gars bien, putain ! J’aurais jamais cru que sa fille pourrait devenir c’que t’es devenue. Il aurait été fier de toi.
    
    Je frôle le mélo ; même moi ça me fait gerber. Je me cogne une nouvelle lapée de breuvage écossais – ouais c’est un putain de scotch, mais au moins il est bon ! – jusqu’à racler le fond de la bouteille, puis je la balance à travers la pièce. Elle s’explose contre le bureau.
    
    Au moins, c’est pas moi qui devrai nettoyer ma merde.
    
    — Maintenant tu vas prendre ce flingue [je le récupère sur la couette où elle l’avait fait tomber, puis je lui remets dans la main] et tu vas me ...
    ... descendre. C’est la seule manière de sauver ta peau.
    
    — Mike, non, j’peux pas !
    
    Elle me tombe dans les bras et chiale contre mon épaule. Je referme mes bras autour d’elle et j’la câline un peu ; c’est pas trop difficile, en fait. J’crois que j’pourrais même aimer ça. Je la repousse : pas la peine de penser à ce genre de trucs. Elle se lève en pleurant toujours, le révolver toujours tenu bien fermement dans sa main. Elle est nue, elle est magnifique.
    
    Elle se place au pied du lit, en face de moi. De là, elle peut pas me rater.
    
    — Vise bien la poitrine et envoie-en trois ou quatre. Ça fera mieux dans le genre crime de colère, et j’veux pas finir sur un plumard d’hôpital. Va falloir faire les choses bien, gamine.
    
    Elle sèche ses larmes, pointe l’arme sur moi.
    
    Putain, qu’elle est bandante avec un flingue dans les mains !
    
    Je contemple une dernière fois son corps de déesse, ses seins pleins, lourds, ses hanches rebondies, sa taille de guêpe, son doux visage. Je voudrais la voir sourire une dernière fois.
    
    — Pointe l’arme, point de larmes !
    
    J’me bidonne en repensant à cette phrase à la con. C’est son vieux qui disait ça et, putain, ça faisait marrer que lui ! Mais j’le trouve drôle maintenant. Ce sera au moins ça à porter à mon crédit quand j’le retrouverai là-haut, parce que j’crois pas qu’il m’pardonnera de m’être envoyé sa fille.
    
    Et voilà, j’lui ai arraché un sourire. La petite repense à son enfance. Pendant une seconde ses larmes se tarissent et ses lèvres ...
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