L'île aux cochons (1)
Datte: 28/05/2019,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Alix, Source: Xstory
... attendant que l’abri soit terminé.
La journée fut longue, mais la nuit encore plus. Personne ne savait allumer un feu. L’humidité rafraîchissait encore l’atmosphère. Sous les branchages de l’abri, je grelottais de froid. Je me serrais autant que je pouvais contre mon mari qui ronflait doucement. La chaleur de son corps me réconforta un peu.
« Comment peut-il dormir dans une situation pareille ? »
Je lui en voulais vaguement de ne pas partager mon calvaire. En plus de la proximité inquiétante des matelots, il y avait des bestioles volantes, des craquements bizarres et le gémissement du vent dans les cocotiers.
Pour arranger les choses, une terrible envie de faire pipi me tordait le ventre, mais je n’osais pas quitter l’abri et craignais de m’aventurer dans la nuit.
Dès que l’aube pointa, je m’éloignais discrètement vers les dunes.
Accroupie, la nuisette relevée sur mes hanches, je me relâchais enfin et urinais un jet dru qui m’éclaboussa les pieds. Mes pets résonnèrent bruyamment sous les arbres. Un étron tomba sur le sable. Effarée, je levais la tête pour m’assurer que personne n’arrivait.
Je rejoignis la plage et entrais dans l’eau, soulevais ma nuisette et me lavais l’anus avec une main en grimaçant de dégoût. Je me dépêchais de regagner l’abri avant que les autres ne se réveillent.
Mon mari et les matelots passèrent la journée à explorer les environs. Je n’osais pas sortir de l’abri sous lequel je me morfondais, démunie de tout. Heureusement, les ...
... secours n’allaient plus tarder, maintenant.
En fin de matinée, Edouard me rejoignit alors que je trépignais d’impatience. Le matelot envoyé en reconnaissance était revenu. Il n’avait vu que la mer tout autour. Il n’y avait ni habitation, ni habitant sur l’île. Il n’avait aperçu que quelques cochons sauvages.
Je fus horriblement déçue par ces mauvaises nouvelles. Combien de temps devrais-je supporter la précarité, la promiscuité et l’inconfort de la situation ?
Edouard était aussi désemparé que moi. Il marcha jusqu’à un grand rocher et regarda la mer comme s’il s’attendait à l’arrivée imminente d’un navire.
Hélas, rien ne rompait la ligne pure de l’horizon marin !
Abattu, il se dirigea vers les hommes installés sous les cocotiers. Ils interrompirent leurs palabres à son arrivée.
— Messieurs, nous devons nous organiser..
Masaru lui coupa la parole avec insolence.
— Excusez, Commandant, mais nous autres, on va aller s’installer plus haut sur la rivière.
— Nous devrions rester unis en attendant les secours, argumenta mon mari qui ne sembla pas s’offusquer plus que ça de l’impertinence du Mongol.
— Nous sommes en mer depuis plus de deux semaines. Vous êtes un homme, vous comprenez ce que je veux dire. Nous ne voulons pas d’histoires. Dit-il en faisant un signe discret dans ma direction.
— Ce sera plus sage, effectivement, admit Edouard.
— Vous ne mourrez pas de faim, ni de soif. Il y a suffisamment de noix de coco pour tenir le coup. Je vais vous ...