Le début
Datte: 22/05/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
prost,
telnet,
amour,
init,
poésie,
amiamour,
Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe
... cachaient sa gêne. Elle qui se croyait libérée, libre de ses choix, libre dans sa sexualité, se sentait soudain bien prisonnière de conventions qu’elle n’avait pas un instant imaginées.
Une construction bien bizarre, un homo tarifé et une folle de sexe frustrée, voilà ce que ce moment lui inspirait.
Mais le choix de la musique, une coupe de champagne en plein milieu d’après-midi, pour elle qui ne buvait pas une goutte d’alcool, la proximité rassurante de ses toiles, son antre, sa planète, ses gestes incertains, tout avait fini par délier, détendre, dérouler sa place au désir.
Ils avaient oublié d’où ils venaient, qui ils étaient avant, une femme amoureuse, un homme au goût des hommes, ils n’étaient plus qu’étendues de chairs brûlantes. Dans leur désir immodéré pour la chair, ces deux planètes de systèmes solaires dans l’évidente impossibilité de rencontrer se sont percutées violemment dans leur fragilité commune.
Et de leur étonnement, de leur surprise est né le plus bel abandon, cette curiosité de l’autre, trouver ce qu’il aime, découvrir.
Il avait sorti de son sac à malice son huile parfumée pour prendre contact dans la suavité, juste du bout des doigts pour commencer, parcourir son corps, pour savoir, apprendre à en connaître les coins et recoins.
Elle était fine, les formes à peines dessinées, les cuisses élancées, les seins si petits, les muscles tendus, souvenir de ses années de danse. Il l’avait rassuré, ce corps sans féminin excessif, lui avait-il ...
... avoué par la suite.
Quant à elle, elle prit possession de cette peau bouillante, elle la dévorait à pleine bouche. Elle mourait de faim, elle avait trop longtemps attendu et, chose magique, instant d’étonnement, il bandait sa belle queue érigée, tendue de désir. Lui qu’elle n’aurait pas dû émouvoir se laissa aller à la succion appuyée, à l’onctuosité de sa bouche cannibale.
Il en fut aussi surpris qu’elle et là, tout leur fut permis. Oubliées les craintes, les réticences, tout a volé en éclat, tout a vrillé, leurs corps se sont emmêlés, toutes les promenades, dignes du meilleur porno, toutes les positions, toutes les intrusions, toutes les glissades au creux de leur culs respectifs, parfait échange. Tout était devenu subitement possible, ils étaient tous les possibles. Ils étaient terres vierges et inviolées, Robinsons à la découverte d’une île inconnue.
Il découvrit la saveur béante, suppliante, le velours de son sexe épilé, cette fleur dépouillée de tous ses artifices, offerte grande ouverte, et il aima promener sa langue, de la pointe titiller ce petit bout de chair rose qui lui arrachait de longs soupirs.
Elle aima plus que tout l’arrondi de ses fesses, leur côté tendre et souriant, sa si grande permissivité, ce plaisir non feint lorsqu’elle glissa ses doigts au cœur de cette intimité inédite pour elle, les ondulations de sa colonne vertébrale, il se cambrait toujours un peu plus à chacun de ses assauts, ses doigts étaient devenus plus nombreux au creux de son ...