Vengeance attentionnée
Datte: 17/05/2019,
Catégories:
h,
fh,
voisins,
campagne,
vengeance,
dispute,
pénétratio,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
... seconde chance.
Le jour de la fête de Sainte-Agathe, elle passa tout son temps à mettre de l’ordre dans son intérieur. Après avoir éliminé les nombreuses vieilleries qui encombraient la maison, l’envie lui prit de décorer son lieu de vie avec des objets qui lui plaisaient. Elle trouva un tableau au galetas, que son père ne lui avait jamais permis d’accrocher. Elle ajouta dans une autre pièce un bibelot rapporté de vacances par son parrain. Un truc sans valeur, mais une gentille attention, datant d’une époque où quelqu’un se souciait encore de son existence.
Elle passa le reste de l’après-midi à préparer le repas. Elle n’était pas sûre que Jean vienne le partager avec elle. Mais, à y regarder de plus près, l’envie de quelque chose d’inattendu dans son existence lui importait plus que le rendez-vous. Elle ne s’en habilla pas moins du mieux qu’elle put. Une longue robe marron, fermée sur le devant par une rangée de boutons de nacre lui parut correspondre à son état d’esprit. C’était de toute façon le seul vêtement dans lequel elle se sentait à l’aise et pas trop mal fagotée.
Jean arriva en début de soirée, dans son costume de goguette. Même si elle savait cette tenue réservée à d’autres plaisirs, elle apprécia le soin qu’il avait mis à se préparer avant de se présenter à elle. Il lui tendit une bouteille de rouge en guise de salutation. Elle le fit asseoir à la table de la cuisine et lui servit de la bière. Pour cacher son émotion, elle fit semblant de mettre une ...
... dernière main à son repas. Jean la regarda faire, et vida son verre sans mot dire. Lorsque tout fut prêt, elle lui proposa de passer dans le séjour, là où elle avait dressé la table. Il acquiesça d’un grognement satisfait.
Ils échangèrent à peine trois phrases pendant l’entrée, dégustant le Roquefort et les poires symboliques les yeux baissés. Quelque chose dans l’attitude de Jean laissa toutefois supposer qu’il appréciait ce que Marinette avait préparé. Elle servit ensuite son poulet, en remplissant largement l’assiette de Jean. Après quelques bouchées, il leva les yeux sur elle, et marmonna une sorte de compliment. De nouveau concentré sur ce qui se trouvait dans son assiette, il ne la vit pas rosir.
Ils ne conversèrent pas beaucoup plus jusqu’au dessert. Juste quelques mots sur les récoltes passées, la température de la saison et des soucis avec les bêtes, histoire de meubler le silence. Marinette n’en éprouvait pourtant aucune gêne. Elle savait les hommes ainsi faits, taiseux et malhabiles avec leurs émotions. La seule présence de son invité lui apportait un peu de chaleur humaine. Elle n’envisageait pas avoir droit à plus.
Entre deux bouchées, elle regarda l’homme à la dérobée. Qu’est-ce qui pouvait bien se cacher derrière cette façade, ce masque impassible ? Était-il aussi vide de sentiments qu’il le laissait paraître ? Ou souffrait-il en silence pour mieux cacher ce qui le rongeait ? Comment le savoir ? À quoi bon le savoir, d’ailleurs ?
Le vin aidant, il sembla ...