Vengeance attentionnée - Histoires de Sexe

Vengeance attentionnée

... ressentit une certaine fascination. D’où elle était, elle ne pouvait voir précisément ce qui se passait dans la cabane du cimetière. La progression de la masturbation de Jean lui permit toutefois d’imaginer la nature du spectacle qu’offrait le jeune couple.

Enfin, un long grognement de contentement se fit entendre. Elle tendit le cou pour voir qui de Jean ou du jeune gars avait commencé à jouir. D’épaisses giclées laiteuses s’échappaient de la verge de Jean. Son visage cramoisi et ses traits crispés soulignaient l’intensité de son plaisir. Le moment de le surprendre et d’en profiter était venu.

— C’est-y pas malheureux, toute cette belle sauce de foutue, grinça-t-elle en sortant de son observatoire.

Enragé d’avoir été découvert, et frustré par la brièveté de son plaisir, l’homme se mit à l’insulter.

— Ah, nom de Dieu ! Toujours à épier les gens. Va au diable avant que je t’attrape !
— La queue à l’air et la braguette ouverte, j’aurai tout raconté au village avant que tu remontes sur ton tracteur. Si c’est pas une misère d’en arriver là !
— Avec ta dégaine de sorcière, c’est pas toi qui vas me soulager.
— Sauf que les sorcières, c’est bien connu, elles exaucent les souhaits. Toujours par trois à ce qu’on dit. Suffit de vendre son âme au diable. Rien de très nouveau pour toi, non ?

Sans attendre une réponse sans doute ulcérée, elle le laissa planté là et retourna au village. Pourquoi avait-elle dit ça ? Sa dernière envie remontait à des siècles et Jean n’avait ...

... rien de bien séduisant. Il lui faisait même plus pitié qu’envie. Mais tant qu’à faire, s’il mettait son beau costume pour elle, pour une fois, qui sait en quoi la pitié pourrait se transformer ?

Quelques minutes plus tard, elle entendit le tracteur approcher. Jean freina à sa hauteur, puis s’arrêta. Suprême galanterie, il coupa le moteur.

— Si j’amène du pinard, tu me fais à bouffer ?
— Ça se pourrait. Si ça me chante, j’te ferai savoir où et quand. À ma façon. Ouvre tes quinquets ces prochains jours. Mais d’abord, soigne ta mise.

Elle sentit son regard sur elle pendant qu’elle s’éloignait. Sur son dos, et sans doute ses hanches et son cul. Un frisson de satisfaction parcourut son échine. Un homme la regardait, la matait. Voilà bien une sensation dont elle avait perdu le souvenir.

—ooOoo—

Quelques jours plus tard, elle placarda une feuille de papier dans l’espace réservé aux communications officielles de la mairie. Le seul endroit devant lequel elle savait Jean s’arrêter de temps à autre. D’une écriture mal assurée, elle avait écrit sans autre précision :

Menu de Sainte-Agathe (le 5 février au soir) :

Avec un peu d’imagination, le message était clair. Les poires symbolisant les seins torturés d’Agathe (1), le jus du désir, le gingembre aphrodisiaque, rien ne manquait à l’évocation de ses intentions. Si Jean passait par là et s’il n’était pas complètement borné, il comprendrait. Elle l’avait d’ailleurs prévenu qu’elle se manifesterait. Il n’aurait pas de ...