Vengeance attentionnée
Datte: 17/05/2019,
Catégories:
h,
fh,
voisins,
campagne,
vengeance,
dispute,
pénétratio,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
Cette apparence indatable, cette trompeuse maturité caractérisaient Jean depuis très longtemps. Depuis son retour de l’armée, à vrai dire. Non que l’inhumaine réalité du front l’ait transformé. Et pour cause. Il avait fait son service à l’arrière, là où l’on interroge les prisonniers. Là où l’on ne tue que le temps. À courir les filles. Celles qui veulent. Et à défaut, celles qui ne sont pas trop sûres de vouloir. De manière très persuasive si nécessaire…
Il vivait seul, dans la ferme héritée de ses parents, où il s’occupait du train de campagne, sans plus. On ne lui connaissait aucune amitié, aucun passe-temps particulier. Si ce n’était une virée mensuelle à la ville, habillé de son meilleur costume et bien peigné. Il en revenait au petit matin, la tête dans le cul, à l’heure de s’occuper des bêtes. Le reste de son temps, il le passait en habit de travail, mal soigné, terne.
Dans sa jeunesse, on disait Marinette plus avenante que jolie. Grande, charpentée, dure à la tâche, elle n’était pas farouche. Ce qui éveillait un intérêt certain chez les jeunes gars de la région. Jusqu’au jour où l’on ne l’avait pratiquement plus revue en société. Aigrie ou frustrée ? Personne n’aurait pu le dire. Et tout le monde s’en fichait.
En réalité, après la mort de sa mère, elle avait servi à son tour de bonniche pour son père et son frère. Jusqu’à ce qu’il faille placer le vieux en institution. Où il avait fini par décéder. Quant au frère, on l’avait retrouvé quelques mois plus ...
... tard dans sa grange, empalé sur une porte mal fermée après une chute de dix mètres. Le médecin avait conclu à un accident. Il faut dire qu’avant d’appeler la police, Marinette avait pris soin de casser un barreau de l’échelle, et surtout d’enlever la cordelette qui avait serré le cou de l’accidenté. À quoi bon compliquer la procédure…
—ooOoo—
C’est en allant porter un document officiel à la mairie, par un bel après-midi de février, qu’elle réalisa que quelque chose clochait dans le champ près du cimetière. Le tracteur de Jean s’y trouvait. Il n’était cependant pas arrêté à un endroit habituel. De loin, il lui sembla que le vieux garçon s’affairait autour de son engin. À bien y regarder, il ne se comportait cependant pas comme quelqu’un qui répare un moteur. Marinette eut même l’impression que Jean se cachait, pour manigancer Dieu sait quoi. Intriguée, elle s’approcha discrètement.
Elle vit alors quel engin le vieux cochon était en train d’astiquer. Regardant dans la même direction que Jean, elle comprit la cause de cette envie irrésistible. Un couple d’ados s’ébattait dans la cabane du croque-mort, à l’autre bout du cimetière. Un bon coin pour faire son affaire tranquille. Pour autant qu’on ne restât pas trop près de l’unique fenêtre. Elle en savait quelque chose, du temps où les gars lui couraient après avec insistance.
Elle avança encore un peu, sans se faire remarquer. La pogne de l’homme allait et venait sur sa queue raide bandée. De plus en plus vite. Elle en ...