La rédemption
Datte: 16/05/2019,
Catégories:
fh,
ff,
copains,
lettre,
Auteur: Lignière, Source: Revebebe
... bonne année. Je suis en train d’organiser ton séjour ici. On ne devrait pas s’ennuyer.
M’aimes-tu toujours autant ? Je ne pense pas pouvoir vivre sans toi.
Demain notre vie sera tellement plus belle.
Québec, le 18 mars 2005
Déjà trois semaines que je suis revenue dans mon village de trappeurs que nous allons d’ailleurs quitter au mois de juin prochain pour rejoindre Ottawa où Alain vient d’être accrédité. La ville est à peine plus peuplée que Québec mais beaucoup plus proche de Toronto ou de New York. J’ai eu beaucoup de mal à reprendre mon train-train quotidien. Il est vrai que pendant mon séjour en France, nous avons vécu à un train d’enfer où nous pourrions, d’ailleurs, nous retrouver plus tard pour expier tous les péchés que nous avons commis pendant ces deux derniers mois. Heureusement que je ne vais plus me confesser, je crois que j’en mourrais de honte.
Bon, je redeviens sérieuse car je dois t’entretenir d’une décision que je mûris depuis plusieurs jours. À mon retour, j’ai décidé de consulter Étienne mon gynécologue que je n’avais pas vu depuis près d’un an. Comme à mon habitude, je me suis présentée dans sa salle d’attente sans avoir pris rendez-vous. J’étais à peine installée, qu’il a raccompagné une cliente, puis il m’a vue, il a bégayé un petit peu et a fini par appeler à voix forte :
— Madame Hoffner s’il vous plaît.
J’ai lentement reposé mon magazine, je me suis levée et, toujours aussi lentement, je l’ai suivi dans son cabinet. Cela a ...
... été un moment de pur bonheur de voir la colère et la jalousie sur le visage des trois femmes qui attendaient depuis sans doute un long moment. J’arrivais la dernière, je patientais trois minutes et je passais devant tout le monde.
Pendant qu’il se lavait les mains, j’ai posé ma culotte sur son bureau puis je me suis allongée toute habillée sur la table d’examen et j’ai calé mes pieds dans les étriers. J’étais prête. Le pauvre Etienne ! Il ne savait pas par où commencer, faire son métier puis me cajoler, ou bien faire l’inverse, ou les deux. Il semblait un peu perdu. Il a fini par se décider et a fait primer les égards que l’on doit à une jolie femme. Il a été égal à lui-même même s’il m’a fait un peu mal en me bâillonnant de sa main pour limiter mes cris. Je pensais à la réaction de ces vieilles chouettes qui entendaient des bruits inhabituels. J’en ris encore.
Il a fini par m’examiner et m’a recommandé de faire un test de grossesse comme s’il avait une suspicion de ce côté-là. Je t’assure que ça m’a refroidi sur le coup. J’ai acheté un test en pharmacie qui s’est révélé positif. Mon médecin m’a fait faire des analyses qui le confirment. Je n’en ai pas parlé à Alain car je voulais être libre de le garder ou de faire une IVG. J’étais aussi perplexe à propos du papa. Pour le médecin, je suis enceinte depuis mon retour, donc d’Alain ce qui m’étonnerait. Tu connais sa méthode (lo/mpo).
Je pense avoir été fécondée à Paris quelques jours avant mon départ. Je ne t’en ai pas ...