1. Libération


    Datte: 14/05/2019, Catégories: fh, amour, volupté, Auteur: Orchis, Source: Revebebe

    ... l’appréhension l’emporta. Elle avait rêvé de cet instant, mais elle avait passé trop de nuits à le veiller alors qu’il délirait, la prenant pour un de ses tortionnaires et se débattant dès qu’elle essayait de le soigner. Et si la peur reprenait le dessus ? S’il la repoussait encore une fois ? Ses maudites crises d’angoisse étaient si imprévisibles, si brutales. Elle hésita puis décida de garder ses inquiétudes pour elle. Il avait besoin d’être rassuré, pas de se voir asséner ce genre de doutes en pleine face.
    
    Elle se glissa sous les draps en prenant soin de maintenir une certaine distance entre eux. Avec un soupir qui ressemblait à un sanglot, il l’enlaça et l’attira contre lui. Elle se raidit, certaine de le voir céder à la panique en quelques secondes. Il resta calme. Ses jambes nues se pressaient contre les siennes ; son bras, plus mince qu’autrefois, reposait sur ses côtes ; la chaleur de son corps l’enveloppait. C’était une sensation à la fois familière et étrangère. Thierry enfouit son visage dans le creux de son épaule. Elle écouta sa respiration. Elle était profonde, libre de toute oppression. Il avait l’air bien, tout simplement. Soulagée, elle osa enfin se détendre.
    
    *****
    
    Le roucoulement d’une tourterelle tira Nathalie de son sommeil. Elle battit des paupières, éblouie par un rayon de soleil inattendu.
    
    — Je dors mieux lorsque tu es à mes côtés.
    
    Nathalie se retourna. Les yeux bleu-vert de Thierry avaient retrouvé une trace de leur gaieté d’autrefois. ...
    ... Elle sourit.
    
    — C’est toi qui a ouvert les volets ?
    — Le soleil m’a manqué. J’ai envie d’en profiter autant que possible.
    
    Sa voix vacilla, la joie déserta ses traits et le cœur de Nathalie sombra. Une fois encore, la détresse les séparait. Dans un geste de désespoir, elle posa ses lèvres sur les siennes. Il esquissa un léger mouvement de recul avant de parvenir à se contrôler. Sa langue répondit alors à ses avances, joua même avec la sienne. Elle glissa sa main dans sa nuque, juste en dessous de sa chevelure, et entama un lent massage. Il n’essaya pas de se dégager, elle s’enhardit. Ses doigts descendirent le long de son dos, s’aventurèrent sur ses côtes saillantes. Les anciennes traces de brûlures alternaient avec les balafres et les plaies à peine cicatrisées. Des blessures qu’elle avait pansées pendant des semaines, alors qu’il résistait de toutes ses maigres forces. Dorénavant, il ne luttait plus contre elle, mais il demeurait tendu. Inquiète, elle interrompit son baiser.
    
    — Je t’ai fait mal ?
    — Non. Au contraire, mais cela fait si longtemps que je n’ai pas…
    
    Il se tut et détourna le regard. Elle appuya son front contre le sien et lui caressa la joue.
    
    — Ce n’est peut-être pas une bonne idée, lâcha-t-il enfin. Je ne suis pas très en forme.
    
    Elle se réprima intérieurement. Elle s’était pourtant juré de lui laisser le temps de se rétablir !
    
    — Bien sûr. Je suis désolée. Je ne voulais pas te fatiguer.
    — Ce n’est pas cela, s’empressa-t-il de protester, mais… ...
«1234...»