Graffiti
Datte: 14/05/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
uniforme,
pénétratio,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
... ligne, à la rondeur voulue, à la plénitude des formes. Les heures de préparation pour atteindre le niveau souhaité, celui qui apporte la reconnaissance des autres tagueurs.
Elle me parle de ce milieu fermé, des codes, des signes de reconnaissance laissés autour desgraffes.
Elle raconte aussi ce qu’elle ressent juste avant de commencer, la main sur la bombe. Cet étrange et incomparable désir qui naît, puis submerge le corps et l’esprit avant de se prolonger dans le geste graphique.
En un tour de main, cette fille me décode comme aucune autre avant elle. Ce qu’elle partage avec moi me permet d’entrer progressivement dans son monde de sensualité, d’émotions intimes, de sensations exacerbées. Je découvre la mise en danger jouissive qui précède le jaillissement de la peinture. Tant de choses qui sont étrangères à mon univers trop policé.
Cerise sur le gâteau, elle semble prendre plaisir à échauffer mes sens de tous ses charmes. Je ne doute pas être en train de participer à un dîner de con d’un genre particulier, comme si elle trouvait en ce beauf que je suis un inculte à convertir. Ceci dit, aussi longtemps que ma compagnie lui convient, ça m’est égal d’être le jouet par lequel elle va assouvir ses fantasmes. Je n’attends rien de plus que de suivre entre ses cuisses le même chemin que sa bombe de peinture pendant sa préparation augraffage.
Je vois d’ici la tronche des collègues en découvrant mon ADN sur un des principaux indices à charge !
Aurélie me tire de ...
... ma rêverie et résume en trois phrases son programme de la nuit.
— Tu vois, dans tout ce que je fais, c’est l’étincelle que je cherche, celle qui rend tout possible. Le reste, c’est de l’impro. Parfois ça en jette, parfois pas.
— Et ce soir, l’étincelle c’est ? demandé-je pour être sûr de bien comprendre.
— Toi, planqué sous ton porche, puis ici, en face de moi.
— Ma tronche de naze, tu veux dire !
— Non, ce qui se cache en toi. Tu as construit tant de hauts murs pour te protéger. L’envie de te taguer de l’intérieur m’excite.
Voilà qui a le mérite d’être clair ! Je dépose près de la moitié d’un mois de salaire sur la table pour régler notre repas, puis la chambre qui va abriter nos ébats. Indifférente à ces basses contingences, elle s’amuse à décrire ce qui la tente en moi et ce qu’elle imagine possible d’en faire, comme elle esquisserait le pourtour d’un nouveau graffiti sur une façade. J’en conclus qu’il ne tient qu’à moi de transformer l’étincelle en autodafé sur lequel réduire en cendres mes blocages et mes frustrations.
Mes premiers pas vers la libération de mes inhibitions se font cependant d’une tout autre manière. Le seul défaut que j’ai repéré chez Aurélie, c’est la cigarette. Elle est d’ailleurs sortie plusieurs fois de table pour assouvir son vice. Une dépendance rédhibitoire pour le sportif que je suis.
Emporté par son enthousiasme sensuel, je fais l’impasse sur ce défaut en sortant de table et la prends dans mes bras. Impossible lui cacher l’état ...