1. Graffiti


    Datte: 14/05/2019, Catégories: fh, inconnu, uniforme, pénétratio, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    Deux jeunes majeurs ont été interpellés en fin de semaine par les gendarmes. Ils sont suspectés d’être les auteurs de graffiti peints sur des bâtiments publics et des édifices municipaux. Jeudi, vers 16 h, un riverain assiste au tagage du mur d’une maison et fait appel aux militaires qui localisent le jeune. Celui-ci tente de s’enfuir en dissimulant les preuves. Une bombe de peinture noire est retrouvée sur lui. Un deuxième homme a également été interpellé. Ils seront convoqués ultérieurement devant la Justice pour répondre de leurs actes.
    
    Voilà le genre de fait-divers qui ne paie pas de mine. Mais quand on sait ce qui se passe en amont, je dis « chapeau, les collègues ». Enfin, collègues au sens large du terme. Sans être gendarme, je fais partie d’une unité nouvellement créée pour lutter contre les déprédations. Les flags sont de plus en plus difficiles à réaliser et les avocats de plus en plus retors. Résultat : même pris la bombe à la main, les salopards sortent vierges du tribunal, si on n’arrive pas à prouver plus que la possession d’un pot de peinture.
    
    Je ne peux pas dévoiler nos méthodes. Mais on assure sur tous les fronts : graphologie, expertise artistique, analyses chimiques, traces biologiques, la totale. Même l’ADN. Parce qu’il faut dire qu’on trouve de tout sur les bombes de peinture. À croire qu’il s’en passe des belles avec ces objets, avant et après les déprédations.
    
    Même si je n’excuse rien, je peux comprendre. Il doit y avoir quelque chose de ...
    ... jouissif dans l’interdit. J’imagine facilement l’excitation qui suit l’accomplissement de l’œuvre.
    
    C’est justement pour en savoir plus en la matière que je vais examiner de près les graffiti dont parlait le journaliste. Un vrai boulot de pro. Je veux dire, de la part des gendarmes. Ils devaient suivre les gars à la trace depuis des semaines. Chaque tag a été marqué selon notre code habituel. Certains plusieurs fois, dans l’ordre croissant de détection. Les jeunes n’avaient aucune chance de s’en sortir.
    
    Parmi toutes les marques apposées sur le mur, je repère toutefois un graffiti qui me semble différent des autres. Et qui n’est pas encore recensé. Les collègues ont dû l’attribuer à un autre groupe de marques. Mais, pour moi, c’est évident : il ne vient pas de la même main.
    
    Avec mon expérience, j’oserais même dire qu’il est plus… féminin. Les volutes et les rondeurs des traits ont quelque chose de fascinant. C’est la première fois que je ressens un truc pareil.
    
    Je suis un mec assez carré de nature et ces déprédations m’énervent. Rien contre le fait de s’éclater ; mais pourquoi foutre un mur en l’air pour ça ? Sauf que là, il y a plus qu’un marquage banal. La ligne, très simple, exprime des trucs. Enfin, cela m’évoque des trucs. Et pas que dans la tête. Ce tag, qui n’a rien de figuratif, est juste bandant.
    
    J’ai envie d’en avoir le cœur net, de prouver mon hypothèse. Je me dis qu’il y a peut-être une chance pour que l’artiste vienne poser une nouvelle marque ...
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