Poésie brodskyenne
Datte: 12/05/2019,
Catégories:
nonéro,
exercice,
poésie,
Auteur: Brodsky, Source: Revebebe
... incompréhension délétère…
Et je regarde le ciel étoilé,
cet agencement impeccable de l’univers
auquel je ne comprends rien non plus,
dont personne n’a rien à foutre ici-bas
et qui n’a rien à foutre de nous,
et au Créateur, quel que soit son nom,
qui se tape le cul en rigolant sur son nuage
quand il nous regarde
à travers son microscope
nous agiter pour rien
et passer à côté des plus grands plaisirs
de l’existence…
JUSTE PARCE QUE NOUS SOMMES TROP CONS !!!
LES NUITS SANS TOI
Les nuits sans toi quand j’éteins Skype,
Lorsque la peur dit « No escape »,
Que je suis seul face à tes doutes,
Perdu impasse de la déroute.
Les nuits sans toi, les nuits sans lune
Et sans autre lumière aucune
Que la lueur des cigarettes
Qui se reflète dans la fenêtre.
Les nuits sans toi,
Je sors sur le balcon,
Je fume, je bois,
Je fais le con.
Les nuits sans toi,
Les fruits de ma passion
Se diluent dans
Mes illusions.
Les nuits sans moi quand je raccroche,
Quand tu trouves que la nuit est moche
Que tu soignes avec la vodka ;
Les heures où je ne suis pas là,
Les nuits sans moi, à pas dormir
Quand trop épuisée pour écrire
Le corps ouvert, les yeux fermés
Sans mes mains pour te caresser,
Les nuits sans moi,
Tu sors dans le jardin
Tu ne fumes pas,
Tu pleures en vain.
Les nuits sans moi,
Les mots de la passion
S’envolent sans
Ta permission.
Pour toi et moi la nuit ...
... s’efface ;
Un petit matin dégueulasse
Qu’on veut noyer dans un café.
Un jour pour rien sans se parler,
Un jour à attendre la nuit,
Une parenthèse infinie
Qu’on finira par refermer
Lorsqu’on pourra se retrouver.
Les nuits sans toi,
Je sors sur le balcon,
Je fume, je bois,
Je fais le con.
Les nuits sans toi,
Les fruits de ma passion
Se diluent dans
Mes illusions…
SEULES LES AFRICAINES…
Le ciel est bleu, le soleil brille
mais il ne fait pas beau.
Ce temps est à l’image de notre civilisation :
une image belle pour la photo ;
et derrière le photographe,
plombé, pollué, étouffant,
un monde à l’agonie.
Le ciel est bleu, le soleil grille,
et les femmes font ce qu’elles peuvent
pour paraître désirables
à défaut d’être belles…
Jambes dénudées, poitrines offertes
et agressives,
plombées, polluées, étouffées.
Agonie du désir…
Seules les Africaines sont belles
aujourd’hui…
Ce soleil leur appartient :
elles ont appris
à vivre avec lui…
Elles marchent dans mes rues
telles des reines dont l’exil
vient de prendre fin.
Je vais danser pour elles, moi qui ne danse jamais…
La Reine vient d’ordonner :
« Danse pour nous, Mambo ! »
Coup de chaleur ou hallucination…
« Danse pour nous, Mambo ! »
J’ai trop chaud… Je dois me réveiller…
« Danse pour nous Mambo ! »
J’ai retiré mes fringues ;
me voici à poil sur le balcon.
« Danse, Mambo, danse ! »
Et me voilà qui ...