1. Le Rendez-vous


    Datte: 02/05/2019, Catégories: fh, couple, vacances, amour, cérébral, revede, nonéro, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... j’ai choisie est noble, et je ne regrette pas de m’être lancé dans cette utopie, mais je ne peux m’empêcher de douter de mes chances de réussir là où mon alter-ego à échoué. Je viens donc de prendre une résolution périlleuse, susceptible de provoquer une rupture du continuum espace-temps : à l’inverse de mon prédécesseur, je compte agir de façon diamétralement opposée. Ne suis-je pas la preuve vivante de l’échec de sa démarche ?
    
    Malgré les aléas, je suis déterminé à défier tous les paradoxes temporels de la création… Ma décision est irrévocable.
    
    Richard Byron, le directeur de mon labo, s’avance vers moi, une seringue ultrasonique à la main. Je suis sanglé sur un lit d’hôpital, afin de ne pas me blesser pendant ma « plongée ». La substance rose contenue dans le réservoir de verre est nettement plus foncée que d’habitude, et pour cause ! Richard et moi sommes les seuls à savoir ce que je projette…
    
    — Franck, c’est de la folie pure ! Je t’en conjure encore une fois : renonce !
    — C’est possible que ça marche, non ? lui répondis-je, avec le sourire narquois du condamné à mort pour son bourreau.
    — Bordel, Franck, c’est juste une théorie ! Dans la pratique, on n’en sait rien du tout…
    — Tu peux me dire ce que je risque ?
    — Tu le sais très bien. Arrêt du cœur, thrombose cérébrale et autres joyeusetés du genre. Si tu n’y passes pas dans le quart d’heure, il se pourrait bien que tu nous reviennes aussi fringuant qu’une légumineuse, me prophétise ce cher Byron.
    — De toute ...
    ... façon, je vais clamser sous peu. Le talentueux médecin que tu es ne peut ignorer ce simple fait, lui dis-je en plantant mon regard dans le sien.
    
    Richard est le plus ancien dans mon équipe. Depuis bien longtemps, cet endocrinologue génial est devenu un véritable ami. Il ne me répond pas, sachant que je ne reviendrai pas sur ma décision, comme à mon habitude. Avec une moue dégouttée très bien contrefaite, il enclenche les champs de force et programme sur le méta-calculateur la date à laquelle je dois refaire surface.
    
    Puis, après un bref signe de croix, ce mécréant tout à fait athée approche l’injecteur de mon bras. Dans ses yeux rougis, je lis la profonde émotion que mon vieil ami n’arrive pas à réprimer. Pauvre Byron ! Pour le convaincre, je lui ai dit que si son geste devait se révéler fatal, ce serait en fait une euthanasie salutaire, vu mon état. Et je ne suis pas loin de le penser réellement.
    
    Il doit me prendre pour un fou, un kamikaze… Mais il s’exécute, et procède enfin à l’injection intraveineuse, avec un long soupir. Je sens une chaleur sourde prendre possession de mon biceps gauche, s’étendant comme une coulée de lave vers mon cœur et mon cerveau. Le sérum couleur sang est près de dix fois plus concentré que ne le prévoit le protocole clinique. De quoi propulser mon cortex jusqu’à Jupiter !
    
    C’est un quitte ou double… soit ça passe, soit je crève… plus que dix secondes avant de savoir, le temps moyen que prend la drogue pour me propulser en phase de « plongée ...