1. L'éternel recommencement


    Datte: 24/04/2019, Catégories: fh, extracon, amour, jalousie, amourpass, Auteur: Achour, Source: Revebebe

    ... irradié de plaisir.
    
    C’est donc avec un sourire ravi que je lui ai fait visiter le quartier, lui montrant ma boulangerie, ma pharmacie, mon supermarché, mes bistrots… comme si désormais ils étaient siens également.
    
    Nous entrons chez un marchand de vins et spiritueux. Je lui demande une bouteille de vin pour grandes occasions. Mylène s’agrippe davantage à mon bras.
    
    C’est comme ça que ça fonctionne entre nous ; je parle à quelqu’un d’autre et c’est à elle que je m’adresse, comme je l’ai toujours fait en présence de son mari.
    
    Le marchand, avec un sourire autant complice que commerçant, nous joue la totale.
    
    Il nous propose ce qu’il a de mieux, vantant, avec des gestes de professeur de philosophie, les qualités de chaque bouteille.
    
    Je prends tout mon temps, jouant de tous mes muscles œnologiques. Finalement, fier comme un parvenu, j’arrête mon choix sur une bouteille que j’estime digne de l’événement.
    
    D’ailleurs, parvenu pour parvenu, sachez seulement que son prix dépasse celui d’un champagne de très bonne qualité…
    
    Après le liquide, nous passons au solide. Dans une charcuterie digne de ce nom, nous achetons des fines rillettes, du jambon fumé, un sauciflard… Mylène s’agrippe encore plus à mon bras. Toutes ces saveurs lui tournent la tête ; ça la change de ses salades bio et de ses yaourts maigres. Elle s’en lèche les babines déjà.
    
    J’accentue ma pression alimentaire ; une femme qui mange bien se donne encore mieux, me dis-je. Je fais un détour par le ...
    ... fromager, puis le boulanger. En plus du pain, j’achète des gâteaux au chocolat en prévision d’une longue nuit ponctuée de douceurs.
    
    Pour finir, je passe au bureau de tabac et fais le plein de cigarettes. Mylène fume au balcon, en cachette presque. Chez moi, elle va pouvoir s’en donner à cœur joie. Nous nous y rendons donc…
    
    Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier, dit-on. Comme pour me confirmer à cette pénétrante observation, je néglige dédaigneusement l’ascenseur et prends l’escalier.
    
    Il est vrai que le sacrifice n’est pas énorme, je n’habite qu’au troisième étage. Mais tous les moyens sont bons pour faire battre les cœurs…
    
    Une fois chez moi, Mylène n’attend pas que je lui fasse faire le tour du propriétaire ; elle le fait d’elle-même, inspectant la chambre, détaillant la cuisine, la salle de bain, curieuse de tout, livres, tableaux, bibelots…
    
    Je la laisse à son inspection et m’attelle à l’essentiel. Je déballe les courses, passe un tablier de cuisine, histoire de faire sérieux, et entreprends de dresser la table.
    
    Je choisis la table basse au salon. Je la couvre d’une nappe et dispose toute les victuailles, les verres, la bouteille, sans oublier planche en bois, serviettes et couvert…
    
    Sous le regard amusé et gourmand de Mylène, peut-être excité aussi, le festin prend forme peu à peu.
    
    Le vin est débouché, servi ; ne reste qu’à le déguster. Pour s’installer, nous avons le choix entre le canapé, le fauteuil ou à même le tapis si telle ...
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