1. L'éternel recommencement


    Datte: 24/04/2019, Catégories: fh, extracon, amour, jalousie, amourpass, Auteur: Achour, Source: Revebebe

    ... Mylène, encore moins le moindre geste.
    
    J’ai trop peur pour oser ça ; peur qu’elle détourne de moi son regard, qu’elle me manifeste de l’indifférence ou de l’hostilité, qu’elle me fasse comprendre – ou pire, qu’elle fasse comprendre à Jean-Paul – que je ne suis plus le bienvenu chez eux, chez elle.
    
    Vu l’emprise qu’elle a sur lui, je suis sûr qu’il me mettra à la porte au moindre signe de la part de sa Mimi. C’est ainsi qu’il l’appelle ; elle, elle lui donne du Jipi les blanches journées et du petit-père les jours de tempête…
    
    Me voilà donc réduit à surveiller la météo de leur ménage, tout en beau fixe jusqu’à présent.
    
    Jean-Paul se surpasse, mari modèle, père idem, fleurs et cadeaux à tous les étages.
    
    Mais quelques cumulus commencent à apparaître dans ce beau ciel sans nuage. La crise est passée par-là, hélas. Jean-Paul est pris à la gorge par son travail où conflits et piquets de grève se succèdent.
    
    De plus, à ce que j’ai cru comprendre, en association avec deux de ses collègues, il est en train de monter sa propre entreprise, dans l’agro-alimentaire bien sûr, vu que c’est là qu’il y a le plus d’argent et que tout le reste en découle, comme l’explique Jean-Paul au benêt que je suis.
    
    De ce fait, il lui arrive de plus en plus souvent de rentrer en retard, de décommander une sortie à la dernière minute, de téléphoner pour dire à sa Mimi de ne pas l’attendre…
    
    Peut-être est-ce ma chance ? Patience, patience…
    
    *
    
    Nous sommes samedi. Rendez-vous est ...
    ... pris avec toute la famille pour amener les filles dans un restaurant célèbre pour ses grillades puis dans un parc d’attraction. Je me suis rasé de près, douché, pouponné, habillé avec soin…
    
    Depuis que je connais Mylène, je m’habille pour elle. En sa présence, je ne me permets aucune négligence. Cela m’a bien souvent rendu service d’ailleurs, surtout auprès d’autres femmes. Mais Mylène reste ma quête absolue, mon désir ultime…
    
    Je suis arrivé en avance au restaurant. Je m’engouffre dans un bistrot situé juste en face où je me prends un jus d’orange en guettant leur arrivée. Le rendez-vous est pour treize heures ; à moins dix mon téléphone se met à sonner.
    
    C’est Jean-Paul. Le repas est annulé !
    
    Un bourdonnement se fait entendre dans ma tête, m’empêchant de saisir toutes ses explications. Je ne vais pas voir Mylène ; c’est tout.
    
    Je prends une gorgée de jus d’orange et tente de récupérer mes esprits, de faire bonne figure, bonne oreille du moins. Jean-Paul espérait se libérer pour midi, impossible.
    
    Du reste, il est obligé de se rendre à Bruxelles.Mais oui, il m’appelle de la Gare du Nord. Son train est annoncé déjà… Oui, oui. Mylène est désolée, elle a préféré reporter à une autre fois plutôt que de m’imposer la présence des filles. Non, non, elle va aller chez sa mère… Tu sais combien ça lui fait plaisir de voir les petites… À bientôt, hein… Ce n’est que partie remise…
    
    Je me secoue. Le bourdonnement dans ma tête s’est estompé. Premièrement, ne pas céder à la ...
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