L'éternel recommencement
Datte: 24/04/2019,
Catégories:
fh,
extracon,
amour,
jalousie,
amourpass,
Auteur: Achour, Source: Revebebe
Jean-Paul et moi, question études, on ne joue pas dans la même division. Nous avons eu notre bac la même année pourtant ! Lui, avec mention très bien, a rejoint une prestigieuse école de commerce ; moi, admis de justesse, j’ai rejoint les bancs d’une université miséreuse dans une lointaine banlieue.
À partir de là, nous avons sérieusement divergé dans les chemins de la vie. D’ailleurs, nous ne nous voyons que très rarement, dans les occasions, par la grâce des anciennes connaissances, des fêtes, des invitations, du hasard…
Le temps a continué son cours. J’ai quitté la fac et me suis accroché au premier job venu, dans une agence immobilière où je passe le plus clair de mon temps à faire visiter des appartements à vendre ou à louer.
Ça m’a quand même permis de rester dans le coup, de sauver la face en quelque sorte, de me dire sans trop mentir, dans les affaires…
Jean-Paul, pour son premier boulot, a été bombardé cadre dans une puissante centrale d’achat. Sa voiture, ses fréquentations, ses costumes, ses pulls, ses chaussettes, disent assez son salaire. Pour un mec comme ça, ce ne sont pas les filles qui manquent.
Un jour, il m’a appelé pour m’inviter à son mariage. Je n’ai senti aucune chaleur dans son invitation. Sans doute m’a-t-il invité parce qu’il le fallait, parce qu’il ne pouvait faire autrement, parce qu’on se disait potes…
Sans être luxueux, le mariage est quand même faste. On voit bien que les mariés n’ont pas lésiné sur les moyens. La mariée, ...
... Mylène de son prénom, est une vraie poupée, des yeux brillants, un sourire espiègle ; bien plus que jeune que Jean-Paul, elle réussit fort bien à assumer son rôle de princesse d’un soir.
Jean-Paul est radieux. À lui aussi le rôle du prince d’un soir lui va à merveille. Les rares fois où il m’a adressé la parole, il l’a fait avec condescendance, d’en haut, l’air de dire que ce n’est pas pour moi tout ça…
Je suis rentré chez moi à moitié saoul, proche de la déprime ; Jean-Paul a tout réussi, son mariage est un succès, sa femme a éveillé jalousie autant que désir… À l’heure qu’il est, il doit rouler sur son corps, le salaud de crétin de veinard… Demain j’ai deux appartements à faire visiter… Il faudra bien, partis comme ils le sont, qu’ils finissent par acheter un appartement un jour ! Peut-être le ferai-je visiter à Mylène…
*
Ils ont eu leur première fille, puis leur deuxième. J’ai rendu visite et offert des cadeaux à chaque naissance.
D’ailleurs, je leur rends visite à la moindre occasion ; sans raison même, jusqu’à accéder au statut quasi-officiel d’ami de la famille.
Mylène, en jeune maman, est encore plus jolie et plus désirable qu’en mariée ; une rose en pleine floraison, un hymne à la sensualité.
Mes visites se font plus régulières et de moins en moins espacées. Jusqu’à présent toutefois, jamais je ne me suis permis de me rendre chez eux en l’absence de Jean-Paul.
Tout comme je ne me suis jamais permis la moindre parole équivoque ou mal placée envers ...