1. L'éternel recommencement


    Datte: 24/04/2019, Catégories: fh, extracon, amour, jalousie, amourpass, Auteur: Achour, Source: Revebebe

    ... fois par semaine il garde les filles sans broncher, tandis que sa femme s’envoie en l’air avec moi à coups de « baise-moi, voyou ».
    
    Eh oui, nous en sommes arrivés là, et même au-delà !
    
    Une fois, bien au courant de mon emploi du temps, elle s’est armée d’un porte-documents et d’une fausse paire de lunettes de vue et s’est pointée en pleine visite d’un appartement en location.
    
    Ignorant la queue de six personnes qui la précédait, elle m’a attendu seule de côté. Quand je suis descendu avec le dernier visiteur, j’ai écarquillé les yeux et me suis rattrapé autant que faire se peut…
    
    — Ah, maître Montplaisir, merci de vous être déplacée si vite… Excusez-moi, messieurs-dames, le dernier locataire n’a pas signé l’état des lieux et l’huissier est là pour constater la fin des travaux… Entrez, maître, je vous en prie… ça ne sera pas long…
    
    C’est ainsi que, dans un appartement entièrement refait à neuf, maître Montplaisir, penchée sur l’évier de la salle de bain, m’a offert sa croupe.
    
    Par respect pour les gens qui attendaient, j’ai fait aussi vite que j’ai pu. Quand nous sommes descendus, histoire de donner le change, je lui ai mis sous le nez un classeur ouvert et lui ai demandé de signer…
    
    — Non, non, rien à dire… C’est bien fait, très bien, même, je vous félicite…
    
    Et elle signe. Je lis son gribouillage. Voici ce qu’elle a écrit :tu m’as bien baisée, voyou…
    
    LE BON-HEUR !
    
    *
    
    Mais le bonheur, qu’est ce que c’est au juste ? Se suffit-il à lui-même ? Suffit-il ...
    ... à un homme, quel qu’il soit, surtout si, bien de femmes vous le diront, il est doublé d’un cochon qui sommeille en lui ?
    
    La petite Anissa me trotte de plus en plus ouvertement dans la tête. Il m’arrive même, Dieu me pardonne, de penser à elle en étant avec Mylène.
    
    Pire, je pense à elle même en étant dans Mylène, à tel point que, par deux fois déjà, je suis retourné au restaurant !
    
    La première fois, tout en se pressant de me servir, elle m’a superbement ignoré. Tout comme elle a ignoré mon téléphone portable que j’ai négligemment posé sur un coin de la table.
    
    J’ai joué mon atout maître : regrets, confusion, regard de chien battu, éperdu, perdu… Rien n’y a fait.
    
    Au moment de payer l’addition, elle m’a jeté un regard qui semblait dire « à d’autres » et a tourné les talons.
    
    La deuxième fois, quatre jours plus tard, j’ai cru déceler une petite lueur dans ses yeux quand elle m’a vu franchir la porte d’entrée. Je m’y suis accroché en lui rejouant la scène du chien perdu.
    
    De son côté, elle m’a rejoué la scène de l’indifférence. Au moment de me proposer le dessert, elle a vu que je n’avais presque rien mangé…
    
    — Mais vous n’avez rien mangé ! Ce n’est pas assez bon pour vous peut-être !
    — Si, si… Mais… Ça passe pas…
    — Mangez…
    
    J’ai happé tout le plat, pain compris, jusqu’à la moindre miette. Ça m’a valu un semblant de sourire…
    
    — Vous voulez un dessert ?
    
    Je fais non de la tête, estimant que j’ai assez mangé comme ça. Elle revient avec un imposant café ...