Rhapsody in blue - Première partie
Datte: 17/04/2019,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... ;avant-pendant-après, voilà que nous sommes dans cetaprès dupendant bien loin duavant, bien que je ne sache pas vraiment expliquer en quoi ce changement a eu lieu et à quel moment précis – bref,avant, je comprenais et parlais bien l’anglais.
Des années de manque d’exercice – lependant, je suppose – m’ont conduite à cetaprès, où je suis incapable d’aligner deux phrases dans un anglais potable. Avec un peu de pratique (et de panique), cela me reviendrait, bien sûr.
Après tout, la langue anglaise a du bon. Bon goût surtout.
Quel humour.
Je te regarde, mon petit Mickey Mouse, tes yeux qui brillent, ta bouche qui s’esclaffe, tes mains qui remuent l’air comme pour épouser les formes d’une pensée. Arkshay est plus discret, mais il est tout aussi joyeux que toi. Vous vous amusez, vous êtes contents de vous voir, d’être là. Et moi, à une plus modeste échelle, je participe également à la gaieté générale.
C’est en étant assise sur les toilettes, un peu plus tard, que je me souviens soudain de la gifle que tu m’a littéralement donnée, de cette mise à l’écart que tu m’as infligée, avec cette affreuse voix impersonnelle – et à nouveau, j’ai envie de t’arracher les yeux.
Je tire la chasse, sors, et tandis que je me rince les mains à l’eau froide, me contemple pensivement dans le miroir en pied piqué de rouille. Pas très grande, pas très jolie, pas très bien habillée, cheveux pas très longs, sourire pas très convaincant. Je me contemple, oui, mais avec résignation. Puis je ...
... pousse un long soupir, et retourne dans la grande salle.
Quand je reviens à notre table, vous vous levez dans un bel ensemble.
– Il va falloir rentrer, j’ai cours demain, dis-tu.
Tu ne sembles t’adresser à personne en particulier, mais je perçois l’avertissement sous-jacent qui m’est, bien entendu, destiné. Ce subtil message est la goutte qui fait déborder le vase. Tu me rejettes comme une idiote maintenant que tu as eu ce que tu voulais. D’ailleurs, à bien y réfléchir, est-ce un rejet, ou une réprimande ?
Les mâchoires serrées, je reste silencieuse tandis que nous rentrons à pied. La nuit est claire, un peu fraîche, le ciel parsemé d’étoiles lumineuses. Le quartier est animé, coloré. Nous passons devant des devantures aux néons rougeoyants, des sandwicheries grecques, au parfum envoûtant, des cafés à la porte entrouverte, comme pour nous inviter à boire un ultime verre.
Nous arrivons au coin d’un grand carrefour principal. Tu t’arrêtes, ainsi que Arkshay, qui ne tarde pas à nous quitter. Il me sourit affectueusement, puis s’en va. De toute évidence, nous nous revoyons demain. Nous reprenons notre marche, mais cette fois, sur le chemin du retour. Nous ne parlons pas.
– Tu boudes ? demandes-tu dans l’ascenseur qui nous emporte jusqu’au quatrième et dernier étage de ton petit immeuble.
Je ne réponds pas.
– Qu’est-ce que j’ai fait, encore ? geins-tu avec une grimace exaspérée.
Je hausses les épaules. Nous entrons dans le studio.
– Arkshay est très ...