Les obsèques joyeuses
Datte: 14/04/2019,
Catégories:
fh,
historique,
policier,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... cuisses de son coquin.
Un des convives, se tournant vers sa voisine, tire sur le col de sa chasuble échancrée et la met seins à l’air, sans qu’elle proteste aucunement. Prenant à témoin la tablée, il soupèse la généreuse poitrine et s’exclame :
— Il aurait glissé sa quenouille entre ces mamelles-là, qu’il ne l’aurait plus jamais retrouvée !
Une des catins du château monte sur une table, trousse sa robe, découvre ses cuisses grasses et claironne :
— Il me trouvait à son goût mais n’a jamais pu m’embrocher : il se glissait entre mes cuisses mais a toujours confondu mes bourrelets à mon chat. Il lutinait mes cuisses et clamait à l’envi que j’étais douce et chaude ! Autant dire que je restais sur ma faim !
L’anecdote déclenche une houle de rire parmi l’assemblée.
— Allonge-toi sur la table et je m’en vais te rassasier, pauvrette, crie un homme qui abaisse ses chausses et exhibe un fier mandrin dressé.
Les rires redoublent, personne ne s’offusque, les convives au contraire encouragent le couple, accompagnent de grands cris rythmés les efforts du bonhomme qui besogne vaillamment la ribaude allongée sur la table, cuisses écartelées. Un peu partout dans l’assemblée les mains s’égarent dans les corsages, se glissent entre des cuisses accueillantes.
Face à cette situation, quelques aïeules se concertent et, prestement, rassemblent les enfants présents pour les ramener au village afin de les soustraire au spectacle dépravé qui s’annonce. Quelques mères les ...
... aident à grouper les minots, trop heureuses de se délester de leurs encombrantes marmailles. Il était temps, déjà, les surcots volent, les chasubles sont troussées, les bouches se gourmandent à qui mieux mieux. Les couples se mélangent, nul doute que le banquet obituaire produira son lot de bâtards d’ici à quelques mois ! Dans le soir tombant, le repas funèbre s’est transformé en fête, la fête en bacchanales…
Plus pudiques que d’autres, des couples s’éloignent en riant vers les coins sombres de la cour, se glissent dans les granges, se coulent discrètement dans le foin. Sur la place, la discrétion n’est plus de mise : de nombreuses femmes sont dépoitraillées, subissent avec un plaisir non dissimulé les assauts de plusieurs hommes en même temps parfois. Les convives s’accouplent bruyamment sous le regard à peine courroucé des anciens ; des femmes, plus ou moins dévêtues, courent, échevelées, pour échapper aux virilités amollies d’hommes trop souls mais s’abandonnent sans réserve à la première queue vaillante qu’elles trouvent. Les chemins de ronde ont été désertés, les soldats ont rejoint l’orgie. L’un d’eux, empêtré dans sa cotte de maille qui lui reste coincée au col et l’aveugle, s’agite, bras en l’air comme un pantin : défroqué, il est vaillamment sucé par une harpie gourmande. À deux pas de là, une autre femme se saisit d’un jeunet timide, l’allonge sur une table, et l’enfourche jusqu’à la garde. Insatiable, elle hèle un soldat :
— Il reste un passage à boucher, viens ...