1. Lucioles


    Datte: 12/04/2019, Catégories: fh, Oral bougie, ecriv_f, Auteur: Nathalie Weil, Source: Revebebe

    ... j’ignorais la couleur. Je finis par me détendre et à me laisser charmer par ses massages. Je me sentais bien. Et, même si la musique était trop forte, je l’aimais bien ; on ne pouvait pas faire autrement de toute façon. Elle était bien trop puissante pour lui refuser quoi que ce soit. Toujours aussi pesante et magistrale, bien que triste ; sa mélodie était parfaite pour cette circonstance et me dominait. Tout en étant la première surprise, ça me plaisait. Être là me plaisait, l’odeur de l’encens me plaisait, Henri me plaisait, et je fermai à demi les yeux, souriante. J’étais bien.
    
    Sous les cils de mes paupières assoupies s’allumèrent une à une des bougies et, même sous l’effet d’aucune drogue, je mis le temps avant de comprendre que ce n’était pas Henri qui boutait le feu à ces lucioles d’amoureux.
    
    IV
    
    Le regard à nouveau vif et curieux, j’aperçus des silhouettes de l’autre côté de la table et derrière ces flammèches. Elles finirent par être au nombre de cinq, cinq flammes et cinq visages à peine éclairés. Mes fichus yeux durent s’écarquiller pendant quelques secondes pour que ma vision nocturne redevienne digne de ce nom.
    
    Maintenue contre la poitrine d’Henri par ses mains puissantes, je m’abandonnai à sa douce étreinte protectrice.
    
    Un petit instant, et j’allais distinguer ces visages. Un autre petit instant et j’allais comprendre.
    
    La musique.
    
    Encore elle, elle qui emprisonnait toujours mes oreilles dans une cage dorée, gardée par de puissantes notes, ...
    ... inflexibles. Elle qui méritait presque une majuscule, pour s’appeler "La Musique". Encore Elle, Elle qui me privait d’un sens.. Elle m’isolait du monde extérieur, je me retrouvais dans une petite bulle comprenant le sofa, Henri et moi. Plus rien d’autre ne semblait compter.
    
    Etait-ce volontaire? Malgré cette étrange mise en scène, je n’avais aucune envie de bouger, absolument aucune. Au contraire je trouvais ma situation plutôt confortable.
    
    Le main d’Henri embua ma vision, ombra le tableau des silhouettes pour se poser juste devant mon visage, juste devant ma bouche. Juste sur la bosse de son pantalon.
    
    Il commença à se masser à vingt centimètres de mes yeux, ce qui pour un petit ami, devant sa demoiselle, n’a rien d’anormal… mais il régalait aussi une petite foule. Les pupilles désormais assez dilatées que pour me permettre un examen de meilleure qualité de mes hôtes, je détaillai lentement leurs visages. Que des hommes, dont deux séduisants, l’un de ces derniers foutrement beau, il était Noir. Ceux qui restaient semblaient assez communs, je les remarquai à peine, tant j’étais intriguée par le premier. Je n’avais bien sûr aucune idée de son nom, mais je me délectai de ses contours, de son regard intelligent, de ses joues fermes, ainsi que du muscle sec et développé de son cou. Ils avaient par contre tous le même regard : des pupilles dilatées par manque de clarté, brillant de désir et d’excitation en voyant une jolie brunette se reposer la tête à dix centimètres d’une ...
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