Lucioles
Datte: 12/04/2019,
Catégories:
fh,
Oral
bougie,
ecriv_f,
Auteur: Nathalie Weil, Source: Revebebe
... clefs. Je sortis et, après avoir verrouillé, je sautai dans ma voiture.
— Enfin prête, Nath ! me répondit mon reflet dans le rétroviseur lorsque je lui fis un clin d’oeil.
La poubelle qui me servait de véhicule se mit en branle et emmena mon joli petit cul à destination. Le voyage fut bref ou, du moins, penser à Henri sembla le raccourcir. Je vous assure, c’est le genre de pensées qui éclipse les autres, et surtout fait oublier ces amortisseurs du dimanche !
II
— Et merde … mon sous-tif et ma culotte, murmurai-je alors que je sonnais à la porte.
Je les avais oubliés et me demandais ce qui avait bien pu me passer par la tête pour me faire oublier mes sous-vêtements, petite écervelée ! Pour un peu, je me croyais amoureuse. Le plus bel homme que j’aie jamais vu m’ouvrit la porte avec un sourire étrange, amusé. Son regard qui, d’ordinaire, se plongeait dans le mien et m’envoûtait, parcourut méthodiquement mon corps, des pieds à la tête. Il découvrit ses dents blanches en un signe d’approbation.
— Henri ? Ça va ? lui demandai-je.
— Bien… Très bien !
Je n’aimais pas cette pause entre ses deux réponses, et je restais plantée là, mes doigts dansant nerveusement. Soudain, il cligna des yeux et sembla enfin s’apercevoir que j’étais là.
— Nathalie, comment vas-tu, ma chérie ?
— Bien, Henri, lui répondis-je. Merci.
Je lui souris en retour, heureuse de retrouver mon nouveau petit ami. Charmant, souriant, attentionné … Enfin, je me répète. Il se pencha et ...
... m’embrassa doucement les lèvres.
— Excuse-moi, chérie, j’admirais ta robe, tu es vraiment superbe ce soir, toute de noir vêtue , murmura-t-il dans mon oreille.
— Merci.
Je l’embrassai. Il se tourna de côté et d’un geste enjoué m’invita à entrer. À l’intérieur de sa cuisine et dès mon premier pas dans la maison, je sentis que quelque chose n’allait pas ou, plus exactement, allait différemment que d’habitude. Son comportement sur le pas de la porte et maintenant cette odeur d’encens m’amenèrent à me poser des questions. Qu’arrivait-il à Henri ? Avait-il quelque chose à me demander ?
La pièce n’étant pas rangée et faiblement éclairée, je distinguais avec peine la couleur des murs. Cet endroit, bien que je ne puisse dire qu’il m’était familier, me parut à ce moment complètement inconnu, comme si je n’y étais jamais venue. Les couverts plantés dans les aliments abandonnés avaient dû l’être dans la hâte, et le dîner gisait en plan sur la planche de travail, en attendant la fin de sa préparation. Tout était gris et sombre. Mais je n’eus pas réellement l’occasion de m’attarder davantage sur les détails, ni les raisons du désordre, car il me posa la main sur le bas du dos et me poussa gentiment vers le salon, plongé lui aussi dans l’obscurité. Il avait fermé les volets tôt, aujourd’hui.
— Viens, chérie, allons-nous asseoir.
Je pénétrai dans la pièce. Pas de compliment. Une poussée, quoique légère, une très faible lumière échappée d’un discret néon derrière moi… Tous ces ...