Au bord du vide
Datte: 09/04/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
vacances,
amour,
dispute,
Oral
pénétratio,
fdanus,
init,
mélo,
prememois,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... seule avec ses regrets, réduite au silence. Prisonnière de son secret farouchement clos.
Un soir de novembre, elle rentrait à pied, lorsque son regard fut attiré par la bande noire du fleuve qui coulait au-dessous d’elle. Elle resta longtemps accoudée à la balustrade du pont, fixant l’eau sombre qui déversait ses flots impétueux vers d’invisibles horizons.
Elle avait tellement envie de sauter. De ne plus savoir. De ne plus souffrir.
Un coup de klaxon violent, tout proche, la ramena à la réalité. Sans plus un regard vers le fleuve, elle reprit son chemin, comme s’il ne s’était rien passé. Le meilleur moyen de garder la tête froide, c’était peut-être bien de ne pas laisser les mauvaises pensées l’inonder jusqu’à la noyade…
Le mois de décembre fut pluvieux. Puis à mesure que le froid augmentait, l’angoisse et l’anxiété grandissaient dans son cœur. Noël arriverait bientôt, avec son cortège de mauvaises surprises et de cadeaux empoisonnés.
Comme tous les ans, au 24 décembre, sa famille organiserait un grand dîner de réveillon. Maxime était habituellement de la fête. Marie se contemplait souvent dans les miroirs, histoire de vérifier si les reflets de son visage portaient les stigmates de son amour déchu, les marques profondes de la fièvre qui l’habitait, ...
... s’infiltrant comme un venin dans son âme.
Elle devinait obscurément que le pire n’était pas passé. Non, le pire serait dele revoir. Revoir ce visage tant aimé, puis ce corps tant caressé, et rougir aux souvenirs de leurs étreintes sauvages. Basculer dans son regard bleu, et y lire cette indifférence qui le rendrait lointain, comme un paradis inaccessible.
Oui, le pire était à venir.
Marie s’acharna dans les révisions de ses partiels, qui se dérouleraient début janvier, après les vacances de Noël. Elle avait peur de réfléchir, peur de se souvenir. Peur d’imaginer ce réveillon qui approchait à grands pas. Peur de demander autour d’elle si Maxime serait vraiment là. Avec ses anciens amis de lycée, elle commença à organiser la Saint-Sylvestre, soulagée de pouvoir échapper au moins cette année-là au sempiternel dîner en famille…
Et enfin, elles arrivèrent, ces vacances autant attendues que redoutées. Dans le train qui la ramenait vers sa ville natale, Marie essayait tant bien que mal de repousser loin ses craintes et ses espoirs. Bercée par le roulis du wagon, à demi-somnolente, elle se surprit même à évoquer les passages les plus chauds de ses souvenirs érotiques, comme un ultime appel au bonheur, à ces instants enfuis qui ne reviendraient sans doute plus jamais…
À suivre