1. Complexe vaincu 5


    Datte: 07/04/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Accent, Source: Hds

    ... J’avais juré fidélité. Même s’il ne suffit plus à combler mon appétit sexuel, je n’aurais pas dû agir seule, sans le consulter. Oui, mais comment aborder l’épineuse question avec un mari? Comment ne pas éveiller sa susceptibilité ? Je n’y ai pas pensé et maintenant je suis dans le caca. Si je n’avais pas commencé avec Abel, je serais demeurée une épouse respectable. C’est une trahison, involontaire au départ, mais assumée depuis un certain temps. Ma double liaison de temporaire est devenue habituelle. Qu’en sait-il exactement ? Faute d’en avoir discuté avec lui, je ne sais pas ce qu’il connaît vraiment de mon histoire, des circonstances qui pourraient atténuer la gravité de mes fautes.
    
    Robert a été alerté peut-être par la baisse de qualité de nos relations sexuelles ou par la diminution progressive du nombre de nos actes. Voilà surtout où j’ai péché. Je ne vois pas d’autre explication. Voilà le signal qui m’a dénoncée. Nous faisions de moins en moins souvent l’amour en raison des exigences amoureuses de mes deux protégés. Mes sens saturés par les excès des ébats extraconjugaux, mon vagin endolori par la massue de l‘un ou les charges hallucinantes de l‘autre, mon corps brisé par la voracité des malheureux en amour, devenus maîtres de mes passions, oubliaient de recourir à mon mari. Je l’ai négligé sottement, il a vite compris que je le trompais.
    
    Faut-il qu’il soit déçu et désespéré pour admettre que je continue à fréquenter Abel et Joseph. Admettre est faible; il s’agit ...
    ... d’une injonction, presque d’une condamnation à jouir par eux. Il n’est même pas jaloux, il ne m’aime plus; cela me désespère. Il me donne, comme on accorde une prime; il a des exigences de rendement. Est-ce par dépit qu’il me livre aux amants installés par moi dans notre lit et à deux dans mes trous en ce moment? S’il m’estimait encore, livrerait-il aussi facilement mon corps à d‘autres hommes ? Va-t-il me chasser ? M’abandonner à deux hommes, avec l’embarras de faire un choix entre Joseph et Abel ? C’est bien la catastrophe. A 21 heures je vais tout remettre en ordre. Je renonce à ces deux bites, finie la pitié, retour à une vie normale; je me consacrerai uniquement à Robert.
    
    Pourquoi n’est-il pas revenu à la maison ce soir ? Où est-il ? S’est-il jeté sous un train, jeté dans la rivière ? Je baigne dans l’incertitude.
    
    Enfin il revient le mardi soir. Je me suis faite belle, j’ai revêtu des vêtements vaporeux. Je vais le séduire et je vais l’aimer, je vais expliquer, reconquérir, jurer; je serai humble et douce, je demanderai pardon à genoux.
    
    Robert me relève, ne croit pas possible le retour à notre vie antérieure. Il me coupe l'herbe sous les pieds, me met en garde contre mes illusions de générosité qui camouflent ma nymphomanie. Surtout je ne dois pas lui raconter que mes rencontres amoureuses et mon attitude relèvent de sentiments de pitié car, si je prétends le croire, c’est pour nier la réalité, pour me cacher à moi-même mon indéniable envie de faire l’amour avec ...