1. Complexe vaincu 5


    Datte: 07/04/2019, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Accent, Source: Hds

    Complexe vaincu 5
    
    J’ai mal partout, je suis aux anges, tout s’embrouille, je m'affale, inerte sur Abel, coincée sous Joseph, nous formons un sandwich de chair. Je suis incapable de penser, parce que dans mon ventre deux lances projettent des tonnes de lave en fusion. Je me repose, entre deux gaillards assouvis dont la complicité me ravit d’autant plus qu’elle est inattendue. Ils se sont livrés à fond, emportés tous deux par les notions excitantes de concurrence et de complémentarité. Ni l’un ni l’autre n’a voulu se montrer défaillant, moins bon que l’autre. Le concours fut de très haut niveau.
    
    Leur honneur voulait qu’ils durent, qu’ils gagnent. Avec une ardeur incroyable ils se sont battus jusqu’au bout de leurs forces. Immobilisés par l’épuisement, comme moi, ils récupèrent sans bouger. Aucun ne veut être le premier à se défaire, à quitter la position, à sortir de l’antre où il se sent si bien installé. Et moi je savoure cette double occupation de mes orifices. C’est bon, rien ne presse, jouissons de l’instant de volupté. Mon excitation retombe, mais très lentement, mon pouls mettra du temps à revenir à la normale.
    
    Dans ma nuque passe le souffle saccadé de l’enculeur, en dessous les poumons d’Abel jouent au soufflet de forge sur mes seins alourdis. Ah! Les hommes ! Ils sont si différents, ils ont failli se battre mais mon vagin et mes boyaux forment un terrain d’entente parfait. Grâce à moi, ils ont collaboré à ma béatitude. Nous savourons en paix l’étreinte ...
    ... partagée, la volupté du retour au calme.
    
    Joseph rompt le lourd silence d’après l’amour :
    
    - Robert, tu es là?
    
    Quoi ? Joseph, Abel, Robert. Qui ? Je vogue encore trop loin de la réalité pour saisir l‘importance du court message. Des mots, que veut-il dire ? Ah oui, Robert, c’est mon mari, c’est petite queue, l’absent doublement cocu. S’il avait été présent, je l’aurais pris en bouche. Puisqu’il ne restait que cette place. Quoi, Robert , là ? Oh! Il va m’apercevoir dans cette position impensable, il va découvrir qu’un homme se vautre dans mon sexe, il va voir avec horreur qu’un autre est planté entre mes fesses, en plein dans mon cul. Il va constater les débordements de sperme. Non, il ne faut pas que cela soit. Joseph perd la boule, Joseph délire. Joseph nomme mon homme par son prénom. Étrange. Joseph tutoie Robert. Bizarre. C’est impossible, nos cerveaux sont brouillés par l’excès de plaisir. Le désir va renaître, le mouvement des corps reprendra quand les batteries seront rechargées. C’est trop bon pour s’arrêter là.
    
    Joseph a dit et, d’un bond, il veut s’arracher, le brutal inconscient, de mes arrières et il risque de retourner, de mettre à l’envers une partie de mon anus. Je n’ai pas saisi ce qu’il a dit, mais je l’ai senti reculer. C’est la voix de Robert qui me ramène brusquement sur terre, qui anéantit le rêve et le doute, qui chasse tout ce qui constituait l’impression de bonheur absolu, de nirvana.
    
    - Toi, reprends ta place en vitesse, sinon…allez pompe dans ce ...
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