Les pensées d'autrui
Datte: 06/04/2019,
Catégories:
fh,
couple,
médical,
Oral
fantastiqu,
h+medical,
Auteur: Louvilneau, Source: Revebebe
... il va falloir que j’analyse cela, que je m’habitue, voire que je m’entraîne pour les développer.
Une délicieuse odeur d’oignons frits arrive de la cuisine, j’en ai l’eau à la bouche. À l’hôpital, la nourriture n’était pas mauvaise mais plutôt insipide. On s’y nourrit, on ne mange pas.
Sophie vient s’assoir sur l’accoudoir de mon fauteuil :
— Ça va être bientôt prêt.
Elle se penche et regarde ma cicatrice :
— Oh, elle est toute petite…
— Oui, les infirmières me l’ont montrée ce matin avec un miroir. Il faut la laisser à l’air.
Elle m’embrasse. Quel bonheur : douceur de ses lèvres, suavité de cette couleur nacrée qui m’envahit. Je suis à nouveau au paradis. Et elle me quitte, dresse le couvert et nous mangeons.
Après le repas je vais m’allonger sur notre lit pour faire la sieste et je m’endors presque instantanément.
C’est sa douce lumière nacrée qui me réveille. Elle m’embrasse sur le front.
— Réveille-toi mon chéri. Ça fait déjà plus de trois heures que tu dors. C’est Véronique qui vient d’arriver pour te dire bonjour.
Véronique est notre troisième enfant et elle habite tout près. Elle est mariée à Jean-Philippe qui est entrepreneur en maçonnerie et ils ont un garçon : Hugo.
Je me lève, un peu abruti. Sophie est à côté de moi prête à me rattraper.
— Tout va bien ? me demande-t-elle.
— Oui, oui, je vais passer par la salle de bain pour me rafraîchir.
— Bon, je vais rejoindre Véronique. On t’attend.
Je me passe de l’eau sur la figure, ...
... me donne un coup de peigne et les rejoins.
Véronique me prend par les épaules et me détaille ; enfin elle m’embrasse.
J’ai le temps d’« entendre » :
« … il n’a même pas pris un coup de vieux… »
« … il a quand même l’air fatigué… »
« … ouf ! Il est revenu… Maman va être plus tranquille… »
— Bonjour mon papa, tu as l’air en forme. Fais voir ta cicatrice…
Je tourne la tête pour lui montrer :
— Oh, mais c’est tout petit ! Alors… Raconte… L’hôpital, c’était comment ?
Ça, c’est tout Véronique. Depuis toute petite elle a voulu qu’on lui raconte tout, qu’on lui donne tous les détails.
C’est ce que j’ai fait en omettant bien évidemment certains « épisodes » plus ou moins scabreux.
Autour d’une tasse de thé, préparée par Sophie, je les ai bien fait rire en narrant certaines petites anecdotes concernant l’hôpital et son personnel.
De temps en temps Sophie me donnait la main et, à chaque fois, je replongeais dans la douceur de son amour.
Véronique est sur le départ :
— Je reviendrai un peu plus tard avec Hugo, quand tu seras bien reposé. En ce moment il n’arrête pas de demander : « Alors Papyvic, il a un trou dans la tête ? », mais il est infernal. C’est pour ça que je préfère attendre un peu pour l’amener.
Sophie la raccompagne jusqu’à sa voiture. C’est déjà la fin de l’après-midi.
Je vais mettre un CD, des sonates de Beethoven, et je m’installe avec mon bouquin dans un fauteuil.
La vie est belle…
J’entends Sophie qui s’active dans la ...