Les pensées d'autrui
Datte: 06/04/2019,
Catégories:
fh,
couple,
médical,
Oral
fantastiqu,
h+medical,
Auteur: Louvilneau, Source: Revebebe
Je m’appelle Victor Debucq mais tous ceux qui m’aiment m’appellent Vic. J’ai 56 ans et je suis marié depuis 34 ans à Sophie que j’aime profondément. Nous avons quatre enfants maintenant tous autonomes. Je suis professeur dans un lycée technique.
Après plus de deux années de bouleversements divers dus à la ménopause de Sophie et au départ du petit dernier, tout allait pour le mieux dans notre couple. Nous avions retrouvé la sérénité et même, au-delà de la tendresse, un renouveau de sexualité dans notre amour.
C’est arrivé un mardi soir. J’étais rentré fatigué d’une suite de conseils de classe, épuisants de cas difficiles, et je me détendais, avachi devant la télé, en attendant le repas du soir.
Quand, tout à coup, je ressens une violente migraine. Je veux me redresser pour aller prendre un cachet mais ma jambe gauche se dérobe sous moi. Je retombe à grand bruit dans le fauteuil et Sophie, alertée, accourt pour voir ce qui se passe.
J’ai des difficultés à ouvrir la bouche. Je vois double, mon œil gauche semble avoir pris son autonomie !
Sophie est affolée. J’essaye péniblement de balbutier :
— Appelle le SAMU. Y a quelque chose qu’a pété dans ma tête. Reste calme !
Je l’entends parler au téléphone. Le ton est pressant mais elle a réussi à se maîtriser et ses indications sont claires.
Je n’ai pas perdu conscience, mais la suite des événements est un peu nébuleuse dans mon esprit.
L’auscultation du médecin, la sirène de l’ambulance, l’arrivée à ...
... l’hôpital, tous les examens… tout cela se mélange comme sorti d’un mauvais rêve.
Je me souviens quand même du médecin urgentiste : un jeune homme brun au teint blafard qui me disait :
— Vous avez fait une rupture d’anévrysme sur la partie supérieure droite de votre cerveau. C’est la compression de l’encéphale qui vous donne tous ces symptômes ; l’hémorragie est importante mais elle s’est arrêtée pour le moment. Le professeur D. que je viens de contacter va vous opérer demain matin. Vu où c’est placé, ça va être aisé. Il faut éliminer le caillot et surtout cautériser votre artère.
Je suis incapable de dire où j’ai passé la nuit mais j’ai dû dormir abruti par des somnifères. Sophie n’a pas eu le droit de rester avec moi.
Je n’ai aucun souvenir de l’opération. On m’a dit que j’avais passé quelques heures en salle de réanimation puis que l’on m’avait transporté dans une chambre.
À mon réveil, Sophie est à côté de moi. Dès que j’ai ouvert les yeux elle s’est levée et m’a embrassé en m’effleurant les lèvres.
Ce simple contact m’a laissé une impression étrange : tout à coup Sophie m’est apparue nimbée d’une lumière très douce de couleur chair nacrée et j’ai entendu comme une superposition de voix incompréhensibles mais toutes remplies, m’a-t-il semblé, de soulagement et d’amour.
Cette hallucination n’a duré que le temps du baiser et je l’ai vite oubliée pour répondre aux questions de Sophie et d’une infirmière qui venait d’arriver dans la chambre.
— Oh oui, je me ...