1. Cristal qui songe


    Datte: 04/04/2019, Catégories: couplus, jardin, amour, revede, poésie, exercice, Auteur: Nono, Source: Revebebe

    ... et elle me déstabilisa.
    
    — Euh… pour le plaisir.
    — Alors publie !
    — Oui, mais…
    
    J’allais encore lui parler de possibles polémiques, de ma famille si conservatrice, de… de…
    
    Elle se redressa lentement sur son siège, décroisa haut les jambes (ouf, la chaleur monta d’un cran…) et plissa encore un peu plus les yeux. Dans ce visage juvénile, il y avait presque de la domination. Pendant deux ou trois secondes, la discussion continua par les regards, intense.
    
    Tempête sous un crâne. Elle me bousculait, mais en douceur. Je n’étais pas mal à l’aise, non, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’un si petit bout de femme puisse dégager un tel magnétisme.
    
    À la fois, j’aspirais à abandonner cette joute qui n’était plus verbale et le refusais. L’envie de continuer ce drôle de combat et l’envie de lui céder.
    
    Derrière le rideau de ses paupières, il y avait Cristal qui songeait, et moi j’étais dans un rêve.
    
    Je crois que son regard impénétrable m’hypnotisait. Je crois aussi qu’il y avait de la bienveillance sous cet autre crâne. Insensiblement, je me sentis me détendre, sans presque l’avoir décidé.
    
    Avait-elle vaincu ? Convaincu ? Peu importait.
    
    Elle se laissa couler contre le dossier de son siège. Elle aussi semblait détendue, tout à coup.
    
    Elle sourit mais son sourire n’avait rien de triomphant, et pour m’en assurer, elle pencha la tête vers moi et me décocha un clin d’œil, à la fois complice et troublant.
    
    Lyrisme
    
    Dieu que j’ai vraiment aimé cet ...
    ... après-midi, et je crois que j’ai tout aimé d’elle : sa capacité à me décrypter avec une acuité étonnante ; sa culture - je me souviens que Rimbaud et Freud, aussi, firent un passage dans le jardin ; ses clins d’œil complices qui semblaient dire "là, on se comprend !" ; sa petite culotte (qu’elle me laissa mater à loisir en donnant l’impression de ne pas s’en rendre compte), sa bonne humeur, aahhhhhhhh !… Rien ne fut jamais superficiel.
    
    Au soir, je me dis qu’on ne se reverrait sans doute pas souvent car elle naviguait dans des sphères très différentes, jet-set, show-biz… Surprenant, d’ailleurs, car l’image qu’elle m’avait montrée d’elle, alliant parfaitement culture et simplicité, était à l’opposé de ce que j’imaginais de ce milieu !
    
    À la nuit, moi qui n’avais rien du poète, je trouvai quelque inspiration :
    
    Et ainsi, je passai une nuit blanche, cherchant la rime idéale, chassant les rêves insensés.
    
    o O o
    
    Je n’attendais rien des jours qui suivirent et comme par miracle, les peut-être devinrent des parfois inespérés.
    
    Une fois, d’autres fois, elle revint.
    
    Échappées, moments délicieux, occasions d’autres envolées.
    
    Au point que ce 26 juillet, il était très tard, lorsque je pris le crayon.
    
    Je commençai par m’excuser, autant auprès de Cristal qu’auprès d’Erato :
    
    Puis, à ma manière, couchai sur papier le souvenir de ces quelques heures inoubliables.
    
    Accélération
    
    Nous nous rencontrâmes encore plusieurs fois dans la semaine qui suivit, et le mois suivant, ...
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