La police des activités virtuelles
Datte: 01/04/2019,
Catégories:
fh,
fhh,
Humour
policier,
sf,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... regard de surprise.
Je découvris que ce n’était pas, comme je l’avais pensé, le barman, mais la fille qui m’avait racolé dehors. Je la dévisageai, plus étonné par son insistance que par ce qu’elle m’avait dit.
— Je sais ce que vous allez faire, reprit-elle, et je pense que ce n’est pas une bonne idée.
Je la regardai à nouveau, interloqué cette fois par son discours.
— Vous êtes surveillé… continua-t-elle, de même que tous les accès et les communications auxquels vous pensez.
— Je… je ne sais pas de quoi vous parlez…
— Vous êtes Gufti Shank et vous allez tenter de prendre contact avec Revebebe.
— Mais enfin, qui êtes-vous ? Et comment savez-vous cela ?
— Nous avons piraté Tommy…
— Vous avez… quoi ? dis-je, interloqué.
— Et je vous conseille très vivement de ne pas tenter de connexion.
— Mais…
— Ou bien les super-flics de la PAV seront là dans la minute pour vous cueillir. Je vous l’ai dit, vous êtes surveillé.
Il y eut un silence. Je m’efforçai de réfléchir.
— Vous ne m’avez toujours pas dit qui vous êtes. finis-je par dire.
— Je m’appelle Tilya. Je travaille pour une organisation qui n’aurait pas intérêt à ce que vous infiltriez Revebebe.
— Quoi ??? Qu’est-ce que c’est que tous ces bobards ? Quelle organisation ?
Elle se mit soudain à contempler la rue apparemment déserte, à travers une des fenêtres du bar. Je regardai également mais ne vis rien.
— Venez, allons dans une des alcôves, finit-elle par me répondre.
— Hein ? Mais… pour quoi ...
... faire ?
— Suivez-moi, et faites semblant d’être un de mes "clients".
— Quoi ? Mais enfin, vous allez me laisser un peu tran…
— Chhhuuut ! m’intima-t-elle d’un doigt sur sa bouche, en me désignant d’un clignement d’œil la porte du pub qui venait de s’ouvrir.
Je n’eus que le temps d’entr’apercevoir un homme en imper gris-beige venir s’accouder au bar avant que Tilya ne me roule une grosse pelle en pressant mon visage contre le sien. Je tentai péniblement de garder mon self-control. Finalement, Tilya pencha sa tête contre mon épaule et me susurra à voix très basse :
— Heureusement qu’on les reconnaît à cent mètres ! Mais vous voyez, je vous l’avais dit, vous êtes surveillé ! Je vais vous emmener vers une alcôve, nous y serons plus tranquilles pour parler. Faites comme si vous étiez venu chercher une fille de joie pour la nuit. Et faites semblant de me donner du fric.
Je réfléchissais rapidement. C’était vraiment ridicule. Tout ça ne tenait pas debout. Je tournai doucement les yeux vers l’homme en imper. Et les rebaissai aussitôt : son regard était braqué sur moi…
Je fouillai au fond de mes poches et en sortis quelques billets que je tendis avec une fausse discrétion à Tilya. Elle s’en saisit puis m’entraîna à sa suite vers le fond du pub. Nous nous assîmes côte à côte sur une banquette dans l’ombre de l’un des renfoncements qui entouraient la grande arrière-salle. Tilya me rassura avec un sourire :
— Il ne peut plus nous voir ici.
— Mais allez-vous enfin ...