1. La police des activités virtuelles


    Datte: 01/04/2019, Catégories: fh, fhh, Humour policier, sf, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    Toc ! Toc ! Toc !
    
    — Monsieur Shank !
    
    Le bruit se répéta, plus fort, me tirant de mon demi-sommeil.
    
    Bam ! Bam !
    
    — Monsieur Shank ! Ouvrez ! Je sais que vous êtes là.
    
    J’ouvris vaguement les yeux. Le soleil baignait la pièce unique. Il devait déjà être assez tard.
    
    — Tommy, heure ? murmurai-je.
    — Il est dix heures vingt-sept, me répondit l’ordinateur central de mon studio.
    
    Boum ! Boum ! Boum ! Quelqu’un s’énervait sur la porte, en s’égosillant :
    
    — Monsieur Shank ! Ouvrez !
    — Lumière ! commandai-je, puis "Café !", déclenchant instantanément l’éclairage et la mise en marche de la cafetière.
    
    Je me levai, encore fatigué. Qui donc cela pouvait-il être ? La plupart des gens savaient que je dormais à cette heure-ci.
    
    — Voilà, voilà, j’arrive.
    — Commande incorrecte, me répondit l’ordinateur.
    — Oh, ta gueule ! lui retournai-je.
    —Commande incorrecte.
    — Pffff ! Tommy, off !
    
    La lumière et la cafetière s’éteignirent instantanément.
    
    — Oh, merde !
    
    J’avais vraiment du mal à m’habituer à ces appartements domo-équipés. Je respirai calmement avant de reprendre :
    
    — Tommy, lumière, café !
    
    Tout se déclencha à nouveau.
    
    — Tommy, veille !
    
    J’attendis un instant, puis repris :
    
    — Bordel de merde d’ordinateur à la con !!!
    
    Et je fus soulagé de ne pas l’entendre me répondre "Commande incorrecte".
    
    — Monsieur Shank !!! enragea la voix derrière la porte.
    — Voilà, voilà, ne vous énervez pas.
    
    J’allai jusqu’au sas d’entrée du studio et commandai la ...
    ... vidéo qui me dévoilerait l’énergumène qui n’allait pas tarder à défoncer la porte :
    
    — Tommy, caméra extérieure.
    
    L’écran s’alluma aussitôt, me dévoilant un homme d’une quarantaine d’années que je n’avais encore jamais vu auparavant. Je le dévisageai un instant, sachant qu’il pouvait aussi me voir. Ce fut lui qui rompit le silence, l’air énervé :
    
    — Ah, enfin ! C’est pas trop tôt ! Ouvrez-moi, monsieur Shank ! Il faut absolument que je vous parle.
    
    Si ce guignol croyait que j’allais lui ouvrir comme ça, il se fourrait le doigt dans l’œil.
    
    — Bonjour ! lui retournai-je, narquois.
    —Bonjour, Gufti, me répondit la voix éraillée de Tommy.
    
    J’ignorai mon stupide ordinateur, puis ajoutai à l’adresse de l’inconnu :
    
    — Je crois que je n’ai pas l’honneur de vous connaître et, de plus, vous venez de me réveiller. Pourquoi vous ouvrirais-je ?
    —Commande trop longue, se plaignit Tommy.
    
    L’homme s’agita encore un peu, maugréant de plus belle, et se mit apparemment à chercher quelque chose dans ses poches, mais sans succès.
    
    — Qui êtes-vous ? demandai-je enfin.
    — Je suis Tommy, l’ordinateur central de cet appartement.
    — Oh, merde ! hurlai-je, hors de moi, tu fais chier ! Tommy, veille !
    — Ah, ça y est, je l’ai ! s’écria l’homme en sortant enfin quelque chose d’une de ses poches. C’était une carte de police, qu’il approcha de la caméra en me scandant fièrement :
    — Inspecteur Forman !
    
    Je n’eus que le temps de deviner le sigle de la PAV au bas de sa carte avant qu’il ...
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