Le jeu de la séduction - Histoires de Sexe

Le jeu de la séduction

... émotionnelle des na’vis. Reliés l’un à l’autre par le plus petit dénominateur commun : notre petit doigt. Cela dure… Et puis tu prends ma main, et nous allons passer le reste du film main dans la main. Nous sommes bien.

Quand nous nous quittons en fin d’après-midi en nous embrassant pudiquement sur les joues, je sens que ta bouche se rapproche beaucoup de la mienne, jusqu’à toucher la commissure de mes lèvres. Cela aussi pourrait être une maladresse si nous n’étions pas dans une volonté de démonstration de notre désir flamboyant. Je crois que tu aimes jouer autant que moi. Se savoir désiré…

Lors d’une prochaine soirée, nous allons le rejoindre chez l’un de vos amis. Nous sommes dans la voiture, arrêtée au feu rouge. Je te regarde.

— Donne-moi ta main.

Je t’interroge du regard.

— Donne.

Je tends la main, tu la serres dans la tienne, et puis détournes ton regard, pour fixer droit devant, la rue ou peut-être notre avenir main dans la main. Tu m’as apprivoisé, tu as dompté l’animal craintif que je suis depuis mon plus jeune âge, le garçon méfiant quant aux choses de l’amour. Cette union me tranquillise, me repose tout autant qu’elle me transcende. Je n’ai jamais été aussi serein, aussi heureux, aussi calme, mais je bous d’impatience d’aller plus loin. Je rêverais, au-delà des tabous et des barrières de notre société, te prendre à la hussarde, à ce feu rouge même, en pleine rue, simplement parce que je t’aime et que j’ai envie de toi. Mais le feu passe au vert, ...

... et je démarre, avec toute la complexité de conduire et de passer les vitesses avec une seule main puisqu’il n’est pas question que je te reprenne cette main, puisque je viens de te la donner, elle n’est plus à moi.

— Qu’est-ce qu’on fait ?
— Je ne sais pas.
— Je suppose que tu ne peux pas te satisfaire d’une relation extra-conjugale ?

Je suis étonné par cette phrase. Je ne pensais pas que tu me le présenterais ainsi, tu veux y mettre les formes et tu as dû la préparer.

— Non.
— Tu veux quoi ?
— Je veux tout.
— Tu es jeune, j’ai déjà fait ma vie, je suis mariée, j’ai des enfants.
— Je m’en fous, je t’aime, je n’aime que toi.
— Mais bouge, sors, tu rencontreras plein de filles aussi mignonnes que moi, de ton âge.
— Mais je suis sorti, j’ai vu des milliers de jolies filles en boîte et ailleurs, mais je m’en fous, c’est toi.

Nous arrivons. Je descends de la voiture, il nous attend, à quelques mètres. Je passe de l’autre côté, ouvre ta portière et te dis à voix basse :

— Je t’aime, mais je ne veux pas te faire de mal, surtout pas, je ne veux rien détruire de nous.
— Moi non plus je ne veux pas te faire de mal.

Ces deux dernières phrases nous disent notre avenir, nous le connaissons donc, mais rien ne peut nous arrêter. Tu sais très bien que tu décideras de la suite, je ne suis qu’un pantin amoureux. Je te dis que je ne veux pas d’un amour caché, mais je n’aurais pas la volonté de te refuser quoique ce soit. Tu vas m’emmener sur les chemins de traverse que ...