Duchesse et catin (3)
Datte: 23/02/2018,
Catégories:
Trash,
Auteur: yannlakeu, Source: Xstory
La visite chez le pasteur et sa vieille bigote de femme fut pénible, d’autant que j’étais impatiente de reprendre la route pour trouver mon amant. On me proposa d’aller visiter des nécessiteux de la paroisse. Je promis de la faire, mais pas aujourd’hui. Le pasteur m’en reparlerait dimanche au service, où toute la population, désireuse de voir la jeune duchesse, serait présente.
Je repris la route et les chemins caillouteux traversant l’immense domaine de mon mari. Une pancarte m’indiqua le chemin, mais après, il y eut plusieurs bifurcations. Ne sachant laquelle prendre, je décidai de faire demi-tour, rentrer au château et mieux préparer mon affaire pour une opportunité ultérieure, mais j’étais frustrée. J’espérais que le duc ferait revenir Hornyman ce soir.
Les chemins n’étaient pas bons et je crevai un pneu. Bien que sachant théoriquement changer une roue, je n’avais pas la force d’employer le cric et de le faire seule. Je résolus de regagner le château à pied en coupant à travers la lande et je me perdis. Le soir tombait, il se mit à pleuvoir et je voulus revenir m’abriter dans la voiture, mais la pluie redoubla de violence. Je me rendis compte que je n’avais plus aucun repère dans ce morne paysage. Je commençai à paniquer un peu lorsque j’aperçus une lumière au loin. Je me dirigeai droit sur elle.
J’arrivai au bout d’une dizaine de minutes devant une longère aux murs blancs adossée à la colline. J’étais trempée. Je frappai et entrai.
A l’intérieur se tenait ...
... une jeune femme très brune et svelte, d’une grande beauté et au regard d’acier.
Avant que j’aie pu dire quoi que ce soit, elle esquissa une révérence un peu sèche, prouvant qu’elle savait qui j’étais.
— Excusez-moi, dis-je. Je suis Clara d’Emlessex. Je me suis perdue. Ma voiture est tombée en panne, pouvez-vous m’aider ?
— Je sais qui est votre Grâce. Entrez vite, et venez-vous sécher.
J’approchai.
La pièce était d’une grande propreté, les murs blancs, le sol en tomettes, un grand feu crépitait dans l’âtre et un fourneau collé à un mur répandait une douce chaleur et l’odeur alléchante d’un plat mijotant dans un caquelon. C’était confortable.
— Déshabillez-vous !
— Comment ?
— Votre Grâce ne peut pas garder des vêtements humides sur elle. Elle va prendre le mal. Il faut que je les sèche.
Elle dit cela avec une telle autorité que je m’exécutai en hésitant tout même. Quand je fus à moitié nue, je risquai cependant, tout en croisant les bras sur mes seins :
— Je ne peux cependant pas rester ainsi. N’auriez-vous pas quelques vêtements pour moi ?
Elle s’approcha de moi. Avec une douceur surprenante compte tenu de la sévérité de ses traits, elle prit mes poignets et décroisa mes mains.
— Quelle tenue vous irait mieux que celle-ci ? dit-elle en me contemplant au point que je ressentis une sorte de malaise.
Puis, elle se baissa pour m’aider à retirer ma culotte.
— Si Votre Grâce a froid malgré le feu ; qu’elle prenne ce plaid. De toute manière, ...