Hôtel des femmes
Datte: 24/03/2019,
Catégories:
f,
ff,
fff,
religion,
bizarre,
hotel,
douche,
dispute,
miroir,
pied,
jouet,
fantastiqu,
fantastiq,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... billets quelque part dans le village ?
— Non, mais ce sera inutile. Vous me paierez plus tard. Quand vous voudrez.
— Ah bon… c’est combien ?
— Ce que vous voudrez, si vous êtes contente du service. Vous n’y êtes pas tenue, si vous manquez d’argent.
Gratuit ? Mais alors, de quoi vit-elle ? Je commence à m’inquiéter sérieusement : dans quel coupe-gorge suis-je tombée ?
— Pourriez-vous m’indiquer votre nom, jeune fille, me questionne-t-elle en ouvrant un épais registre ?
— La jeune fille de quarante-sept ans s’appelle Mathilde Dubois.
Elle tourne les pages où sont inscrits des milliers de noms, note ma présence, et me tend une clé accrochée à un porte-clés métallique, très lourd, à l’ancienne.
— Chambre 208, au deuxième étage. Je vois que ce n’est pas la peine que je vous monte vos bagages, puisque vous n’en avez pas.
— Merci, Madame.
— J’espère que vous vous plairez dans cet établissement, dit-elle avec un inquiétant sourire.
Plaisant ou pas, peu importe : je ne suis pas venue ici pour rester, et dès que ma voiture sera réparée, retour immédiat à la maison. Je gravis l’escalier dans un parfum lourd d’humidité, de fleurs fanées, de meubles anciens. Il n’y a aucun bruit : à croire que je suis la seule cliente. Paradoxalement, je préfère cela aux chaînes hôtelières modernes où tout est standardisé, triste et impersonnel. La chambre est à l’image du reste de l’hôtel : vétuste, cependant propre et accueillante, et surtout, le lit est confortable. Sans même ...
... prendre le temps de retirer mon manteau, je me jette dessus et m’endors aussitôt, surveillée par la pleine lune dont l’œil borgne émerge des brumes nocturnes au-dessus du clocher.
Un franc soleil à travers la fenêtre m’éveille. L’horloge de l’église sonne sans que je compte les coups dans ma demi-conscience. Je regarde l’heure sur mon téléphone portable, toujours désespérément privé de signal GSM : midi. Seize heures de sommeil sans rêves ont réparé mes forces. Après une période d’étirements, j’ai maintenant besoin d’une bonne douche bien chaude. Il n’y en a pas dans la chambre, mais la salle de bains est commune à l’étage. D’épaisses serviettes de coton blanc sont à disposition, et l’endroit est d’une netteté irréprochable, bien que les cabines n’aient pas de porte. Je me déshabille en me disant qu’il faudrait que j’aille chercher ma valise dans ma voiture pour récupérer du linge propre, puis je me glisse avec délice sous le jet brûlant.
Soudain, je m’aperçois qu’une jeune femme se trouve en face de moi, et qu’elle me regarde tandis que l’eau s’écoule également sur sa peau blanche qui me semble d’une pâleur extrême. Elle me sourit. Son visage est celui d’un enfant, ou d’un ange. Ses doigts courent sur sa vulve buissonneuse parsemée de savon. Elle poursuit son geste, lentement, puis se tend et jouit, la bouche ouverte, sans me quitter des yeux. Ensuite, elle coupe le jet, s’approche de moi et me demande :
— Et toi, tu ne te donnes pas du plaisir ? J’occupe la chambre à ...