1. Bazouk contre-attaque


    Datte: 19/03/2019, Catégories: neuneu, vacances, plage, bain, forêt, campagne, voyage, collection, hsoumis, cérébral, nonéro, nostalgie, délire, Humour fantastiqu, merveilleu, sorcelleri, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... que les soldats et moi protégions nos visages des lourds grêlons. Et hop ! il lança encore un de ses sortilèges, et quand la fumée se dissipa, je pus constater avec amusement qu’il faisait nuit noire. Mon génie s’énervait en râlant.
    
    — Euh… peut-être qu’il suffirait de les endormir ? proposai-je simplement.
    
    Les gardes hésitaient visiblement entre la crainte et la franche rigolade.
    
    — Tu as raison ! s’emballa Bazouk.
    
    Et il balança une flopée d’éclairs en direction de tous les soldats. Ceux-ci sursautèrent, mais il ne se passa rien. Bazouk se gratta encore un moment la tête d’un air soucieux, puis reprit sa position menaçante de grand magicien pour balancer une autre série de foudres sans plus d’effet que la précédente. Les gardes, voyant qu’il ne se passait apparemment pas grand chose, reprenaient confiance et s’avançaient, de nouveau menaçants. Une troisième tournée d’éclairs leur fit toutefois soudain apparaître de vilaines pustules sur tout le corps, et ce fut cette fois suffisant pour les pauvres hommes qui jetèrent leurs épées et observèrent avec effroi leurs mains, leurs bras et leurs jambes, avant de prendre celles-ci à leur cou et de détaler sans en demander davantage.
    
    — Je me demande ce qu’ont fait tes deux précédents sortilèges… m’inquiétai-je.
    — Oui, convint-il. Mais celui-ci également, je ne sais pas trop ce que c’était…
    
    J’écarquillai les yeux, pris d’un mélange de désarroi et d’anxiété. Mais je n’eus pas le temps de pousser plus avant le débat, ...
    ... car Bazouk observa :
    
    — Mais je crois que nous nous sommes encore trompés d’époque.
    
    Pourquoi m’associait-il à ses catastrophes ?!
    
    — Tiens-toi prêt, nous repartons !
    
    Je fermai les yeux en crispant les poings. Il y eut une sorte de déflagration. Et lorsque j’ouvris de nouveau les paupières, je pus contempler autour de moi le joli paysage d’une prairie quelque peu vallonnée, agrémentée ici et là de quelques pins qui pliaient sous un vent assez fort. Des genêts et l’air presque salé me firent penser qu’on n’était pas très loin de la mer. Ça ressemblait vaguement aux souvenirs que j’avais de la lande bretonne. Bazouk regardait lui aussi tout autour de lui, en cherchant probablement à déceler où nous nous trouvions, et surtout, à quelle époque.
    
    Mais nous fûmes tirés de notre contemplation par les cris inquiets de quelques gamins qui s’approchaient de nous avec hésitation en criant dans une langue rocailleuse. Ils paraissaient crasseux et pauvrement vêtus de vagues peaux de bêtes plus ou moins cousues.
    
    — J’ai l’impression que nous ne sommes pas encore arrivés… constatai-je.
    
    Et quand les gosses furent suffisamment proches de nous, ils se mirent carrément à nous lancer des cailloux qu’ils ramassaient au fur et à mesure. Sans doute avaient-ils peur de nous ou nous considéraient-ils comme des ennemis.
    
    — N’aie crainte, Gufti ! Ces enfants ne sont pas dangereux, m’informa Sa Majesté.
    
    Mais les jets de pierres des gamins se faisaient tout de même de plus en plus ...
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