Encore des photos - Histoires de Sexe

Encore des photos

... immeuble.
— Sylvie ?
— Oui. J’étais en classe avec Frédéric, son fils.
— Ha ? Il est mort, non ?
— Oui, il a été tué dans une bagarre. Je suis un peu sortie avec lui.
— Un peu ? Comment peut-on sortir « un peu » avec quelqu’un ?
— C’était un sex-friend. J’ai été très touchée par son décès.
— Ben oui, je comprends. Et c’est comme ça que tu connais Sylvie.
— Oui, après le décès de Fred, je venais la voir une fois par semaine. Nous nous sommes réconfortées mutuellement. C’était une période très difficile pour nous deux. Et puis…

Comme elle laisse sa phrase en suspens, je ne sais pas si je dois la questionner ou la laisser s’épancher.

— Et puis je t’ai vu. Et… et tu lui ressembles comme deux gouttes d’eau.
— À Frédéric ?
— Oui.
— Je comprends mieux l’attitude de Sylvie alors. Elle est aux petits soins avec moi. Tandis qu’avec les autres habitants de l’immeuble, elle est plutôt désagréable. Et Fred, c’était plus qu’un sex-friend, non ?
— Je me suis rendu compte après sa… disparition… que j’étais amoureuse de lui, sans vraiment en être consciente.

Elle est troublée par ce qu’elle me dit.

— Quel âge avais-tu ?
— Dix-neuf ans.
— Difficile à gérer à cet âge-là.
— J’ai mis effectivement beaucoup de temps à m’en remettre.

Je la vois perdue dans ses pensées. Nostalgique.

— Tu déjeunes avec moi ce midi ?
— Je n’ai malheureusement pas le temps. Je dois reprendre ma planque.
— Tant pis… Ce sera pour une autre fois… J’espère. J’ai hâte.
— Rhaaaa. Tu sais ...

... parler aux femmes, toi. Je t’appelle dès que j’ai un créneau.
— Ne tarde pas trop.
— Ne t’inquiète pas. Moi aussi j’ai envie de passer du temps avec toi. Mais dis-moi… tu n’as plus ton plâtre ?
— Non… On me la retiré tout à l’heure. Ma jambe a littéralement fondu.
— Rééducation ?
— Oui. Deux fois par semaine. J’aurai sans doute des exercices à faire en plus.

Elle se lève.

— Désolée, mais je dois y aller.

Elle me fait un petit baiser sur la bouche, et s’en va. Notre conversation nous a pas mal rapprochés. L’histoire de Frédéric m’a parlé, réminiscence de ma vie avec mes parents vivants…

Son départ me laisse un goût amer. Et un goût de manque. Qu’est-ce que j’aurais voulu passer un moment plus intime avec elle !

—o–o—

Mon portable sonne.

— Je suis libre ce soir. On se voit ?
— Ha merde, non, pas ce soir. J’ai la réunion annuelle de copropriété.
— Tu ne peux pas annuler ?
— Ben non. Pas possible. Trop d’intervenants.
— Et ça termine vers quelle heure ?
— En général, vers minuit.
— Écoute, je ne bosse pas demain. Je peux te retrouver chez toi à cette heure. Enfin… si tu es d’accord.
— Ça va nous faire tard. Mais OK.

—o–o—

Vers minuit trente, alors que je commence à m’endormir dans le canapé, on sonne. Je vais ouvrir, un peu comme un zombie. Lorsque Catherine rentre chez moi, elle me dit d’emblée :

— Putain, j’suis crevée.
— Ha ben moi aussi. La réunion a été assez mouvementée et très fatigante.
— Puis-je prendre une douche ? J’ai pas mal ...