Encore des photos
Datte: 10/03/2019,
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Auteur: Petit bouquet, Source: Revebebe
... poussé sur le bouton « pause » de ma vie. Ça fait du bien. Nous sommes un peu hors du temps chez toi. Je l’avais déjà ressenti la dernière fois que j’étais venue.
— C’est drôle, ça. C’est exactement ce que j’ai demandé à mon architecte lorsque j’ai rénové. Tout à l’heure, je t’emmènerai dans la bibliothèque.
— Tu as une bibliothèque ici ? me dit-elle, étonnée.
— Oui. J’ai acheté les deux appartements de l’étage. J’ai transformé une chambre en antre d’isolement. J’ai appris à aimer la solitude. Se perdre dans la lecture, avec un bon verre de vin. Parfois un peu de musique. C’est bêtement bon.
— Puisque tu parles de solitude, qu’en est-il de ta famille ?
— Il y a un peu plus de six ans, mes parents sont décédés dans un accident de la route. Je venais à peine de terminer mes études de droit. Étant fils unique, je me suis retrouvé, à vingt-trois ans, avec un héritage sur les bras. Et complètement perdu. Ils étaient d’une sagesse et d’une gentillesse incroyable. Des parents aimants. Je me suis retrouvé seul. De plus, ils étaient tous les deux enfants uniques. Plus de famille. D’un coup. J’étais effondré. Mon père avait cofondé un cabinet d’avocats. J’ai vendu ses parts à son associé, ravi de devenir le seul maître à bord. Pas mal d’argent donc. Je me suis acheté une grande villa, une belle bagnole. Avec autant d’argent, il était très facile de devenir oisif. Ce que j’ai fait pendant quelque temps, évidemment. Alcool, filles d’un soir… complètement à l’Ouest. Et puis je me ...
... suis un peu secoué, parce que je commençais sérieusement à m’emmerder. Ne rien faire, à la longue, c’est épuisant. J’ai viré tous mes « amis ». Ces mecs et ces nanas qui n’avaient d’yeux que pour mon pognon… Plus d’alcool non plus… en tout cas beaucoup moins. J’ai acheté cet appartement. Et je travaille actuellement en tant que bénévole dans une association qui s’occupe de SDF dans ma ville. Je ne bosse pas à temps plein, mais le boulot est intéressant. Et valorisant.
— Tu n’as donc aucun problème d’argent ? Tu ne dois pas travailler ?
— Non. J’ai fait des placements financiers très intéressants. Je suis complètement à l’abri jusqu’à mes vieux jours.
— Mmmmm… Un bon parti alors.
— Oui. Si on veut. Mais comme je te l’ai dit, je suis devenu difficile. Viens, allons nous installer dans la bibliothèque.
Je la précède dans le couloir. Arrivé dans la pièce, je lui demande
— Peux-tu allumer les trois petites lumières à côtés des fauteuils, s’il te plaît ?
— Une seule suffira.
— Comme tu veux.
Elle m’aide à m’asseoir dans un des fauteuils en cuir beige, patiné par le temps. Je dépose mes jambes sur un pouf. Catherine fait un tour de la pièce, regarde les livres, touche quelques dos de couverture en cuir. Ensuite, elle s’assied de l’autre côté du canapé, les pieds sous mes cuisses. Les verres de vin sont à portées de main.
Je continue à raconter un peu de mon histoire. Elle, la sienne. J’apprends ainsi qu’elle s’est disputé avec ses parents ; que son frère vit en Asie ; ...