1. L'exposition


    Datte: 22/02/2018, Catégories: fh, amour, dispute, cérébral, rasage, nonéro, amourpass, consoler, lieuxpubl, Auteur: Isilwen, Source: Revebebe

    ... leva les yeux sur le salon de la jeune femme ; premier étage, deuxième, troisième – souffle coupé – quatrième étage : illuminé.
    
    Illuminé !
    
    Alors son visage perdit cette crispation qu’il voyait si souvent dans le miroir depuis quelques jours. Souriant, riant presque de joie, il traversa à nouveau la rue et sonna, fébrile.
    
    Marion actionna l’ouvre-porte et il gravit les escaliers dans un seul élan.
    
    Au quatrième étage, Raphaël poussa la porte de l’appartement, l’ouvrant sur le salon plongé mystérieusement dans la pénombre.
    
    — Marion ?
    — Entre, dit-elle.
    — Que nous vaut cette ambiance si tamisée ? demanda-t-il en regardant la bougie qui éclairait à peine la pièce et laissait Marion comme une ombre.
    — Ferme la porte.
    
    Il s’exécuta.
    
    — Pourquoi t’être enfui l’autre jour ? asséna-t-elle.
    
    Elle était glaciale.
    
    — As-tu respecté ce que je t’ai demandé dans mon post-scriptum ?
    — Peut-être. Plus tard. Pour l’heure, tu ne questionnes pas, tu réponds simplement.
    — Tu le sais au fond de toi, répondit Raphaël.
    
    Un long moment s’écoula : Marion ne s’était pas attendue à cela, mais surtout elle ressentait à présent une peur au fond d’elle-même, celle de connaître la réponse. Elle devait rompre ce silence, qui tournait à son avantage à lui, ce qu’elle perçut en entendant le souffle de plus en plus précipité de son gantier. Elle reprit la parole :
    
    — Où as-tu décidé de me conduire ce soir ?
    — C’est une surprise, dit-il d’une voix qu’il voulait ...
    ... enjouée.
    
    Et il s’approcha d’elle pour l’enlacer. Marion se laissa faire, gardant cependant sa rigidité. Elle sentit ses mains courir sur elle avec un mélange d’avidité et de tendresse. La jeune femme passa alors une main dans ses cheveux et lui demanda à voix très basse, comme honteuse de ce qu’elle disait, de ne plus partir comme ça. Il ne fit aucune réponse à cette requête, parce qu’en réalité il ne savait que dire. Dans son esprit, cela ne dépendait plus que d’elle maintenant.
    
    Le visage enfoui dans son cou, Marion ressentit cruellement ce silence. Elle aurait dû le repousser, insister, mais il lui était plus facile de s’abandonner à lui une fois encore, oubliant pour quelques secondes sa propre demande, s’efforçant de jouir de l’instant présent. Elle lui refusa pourtant ses lèvres, muselant son propre désir. Elle ne pouvait lui pardonner si facilement.
    
    Il continua quelques instants encore à respirer le parfum de sa peau, avant de se reculer pour l’admirer, bien que déçu qu’elle ne soit pas vêtue pour sortir.
    
    — Tu veux bien te changer ? demanda-t-il.
    — Comme je n’étais pas sûre que tu ne me fasses pas faux-bond, j’ai préféré attendre. Et je ne suis pas vraiment nette, dit-elle en découvrant légèrement ses mollets.
    — Peut-être qu’en s’y mettant tous les deux, ça irait plus vite ?
    — Si tu veux… conclut-elle du bout des lèvres en se dirigeant vers la salle de bains.
    
    Au moment où elle enfilait son peignoir, Raphaël poussa doucement la porte, qu’elle avait laissée ...
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